Environnement
Forêts, chéries mais mal connues...
A l'occasion des confinements, de nombreux Français ont retrouvé un peu de liberté dans les forêts. Mais s'ils les aiment, il leur reste beaucoup à découvrir sur le sujet...
Le
19 mars dernier, l'ONF, Office national des forêts, organisait un
webinaire, intitulé «Parlons
forêts»
qui dévoilait les résultats d'un sondage Viavoice, réalisé auprès
de 1 000 personnes, sur la perception que les Français ont de leurs
forêts. En mai
dernier, se souvient Françoise
Le Failler, directrice
de la communication de l'ONF, «il
y a eu un afflux dans les forêts, tel que nous n'avions jamais
connu (…). Nous avons dû être très prudents pour épargner
la faune et la flore».
Le revers de la médaille, en effet, c'est que l'état actuel des
forêts en France est «très
inquiétant»,
poursuit Françoise
Le Failler. Et ce, en raison du
réchauffement climatique, qui favorise, notamment, les attaques de
parasites. Quelque 300 000 hectares sont en voie de dépérissement.
C'est
sur la base de ce double constat que l'ONF a souhaité interroger les
Français, dans une étude menée en février dernier, confiée à
l'institut Viavoice. Le contexte, rappelle Arnaud
Zegierman,
directeur
associé de l'institut, était alors particulièrement difficile :
42% des Français avouaient un état d'esprit négatif, fait
d'incertitudes et d'ennui. Et les loisirs qu'ils citaient comme leur
favoris avaient disparu, ou étaient fortement limités (aller
au restaurant, voir ses amis, avoir des activités culturelles). Or,
«aller en
forêt apparaît en quatrième position, bien avant le shopping»,
pointe Arnaud
Zegierman.
Un
sujet aussi consensuel que la cuisine
En
fait, «le
sujet est très consensuel. A part la cuisine, peu de sujets le sont
autant», analyse
le dirigeant.
Plus de neuf Français sur dix estiment que
les forêts leur apportent du bien-être, un sentiment d'apaisement,
et les connectent avec la nature. Ils ne sont que très minoritaires
à évoquer un sentiment d'inquiétude (13%) ou des peurs et des
angoisses (8%). Sous l'effet des contraintes liées à la pandémie,
«le
désir de forêt s’accroît»,
note Françoise
Le Failler. C'est le cas pour près de 60% des sondés. Et les trois
quarts des Français jugent «intéressants»,
les sujets liés à la forêt. Pour 59% d'entre eux, les forêts
évoquent la nature, les arbres, les animaux. 24% citent
l'écologie,14% des bienfaits personnels que ces lieux apportent
(calme, apaisement). Seuls 11% relient la forêt à une activité
sportive, et 9% à la cueillette des champignons ou à la chasse.
Résultat de cet attachement, 65% des Français déclarent que la forêt constitue un sujet d'inquiétude à leurs yeux. Et parmi les menaces qu'ils jugent prioritaires à freiner figure la déforestation (46% des sondés), la pollution (25%), la bétonisation (15%), et les incendies (14%). Or, il s'agit là d'une vision très approximative des risques réels encourus par la forêt en France, d'après l'ONF. Les feux constituent effectivement un fléau qui, auparavant circonscrit à la Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) et l'Occitanie, s'étend aujourd'hui à d'autres régions. Mais la déforestation, elle, n'est pas à l'ordre du jour. D'après Françoise Le Failler «la surface de la forêt a doublé en deux siècles».