Foot/Droits TV: l'heure du choix pour la Ligue 1

Fumée blanche pour éviter l'écran noir ? La Ligue de football professionnel (LFP) doit décider dimanche du diffuseur de la Ligue 1 jusqu'en 2029, à un mois de la reprise du championnat, avec une...

Un cameraman au Parc des Princes, le 21 octobre 2023 © FRANCK FIFE
Un cameraman au Parc des Princes, le 21 octobre 2023 © FRANCK FIFE

Fumée blanche pour éviter l'écran noir ? La Ligue de football professionnel (LFP) doit décider dimanche du diffuseur de la Ligue 1 jusqu'en 2029, à un mois de la reprise du championnat, avec une manne financière sans doute en baisse. 

Pour les cinq prochaines saisons, le conseil d'administration de la LFP et les clubs de Ligue 1 ont le choix entre deux options qui ne les satisfont qu'à moitié: la solution d'une chaîne 100% Ligue 1, produite directement par la LFP; ou celle de la plateforme britannique DAZN qui comprenait jusqu'à jeudi dernier, la diffusion de huit matches sur neuf par journée pour 375 millions d'euros par an, une offre améliorée depuis.

Selon le journal L'Equipe, DAZN pourrait désormais débourser 400 millions d'euros annuels en incluant un nouveau lot, celui des droits du quasi-direct détenu actuellement par Free pour 42 millions d'euros. 

Toujours selon le quotidien sportif, la chaîne qatarienne beIN Sports a formulé samedi une offre pour un match par journée de L1 et compléter l'option DAZN pour près de 100 millions d'euros annuels, une information qu'une source proche de la chaîne a évoquée, de manière moins détaillée, auprès de l'AFP.

L'autre choix est interne à la Ligue: une chaîne distribuée de manière non exclusive à tous les opérateurs au tarif de 27,99 euros: les fournisseurs d'accès à Internet (FAI), les diffuseurs comme Amazon et à des distributeurs de chaînes par Internet.

Depuis la semaine dernière, la Ligue a amélioré son offre en l'associant à la plateforme Warner Bros Discovery et son service de streaming Max lancé en juin qui propose des films, des séries et des programmes sportifs.

Cette seconde option aurait la préférence des clubs, convaincus qu'elle représente l'avenir du football français. Mais problème de taille, son démarrage serait forcément sans recettes immédiates pour eux, avec à court terme la promesse de difficultés de trésorerie et de trous à combler dans des budgets où les droits TV pèsent environ pour un tiers.

L'offre de DAZN, couplée à celle de beIN, peut apparaître plus rassurante pour les clubs de petite ou moyenne envergure, pour qui la manne financière des droits TV est vitale. 

Pour les convaincre, la plateforme britannique, souvent qualifiée de "Netflix du sport", a revu à la hausse, la somme qu'elle leur allouerait au démarrage de la saison 2024. De 300 millions d'euros la première année avec une progression jusqu'à 500 millions au terme du contrat en 2029, DAZN se serait engagé à verser 350 millions d'euros aux clubs dès la saison prochaine. 

Milliard hors d'atteinte

S'ils sont frileux à choisir cette option, c'est que les présidents de clubs de Ligue 1 restent traumatisés par l'épisode Mediapro, éphémère détenteur des droits TV dont la défection fin 2020 a provoqué la quasi faillite du football français. Les garanties financières présentées par DAZN et validées dans un premier temps par la Ligue, ne les convainquent pas pleinement. 

La plateforme a tenté d'apaiser leurs inquiétudes en leur présentant de nouvelles garanties directement de sa maison mère, Access Industries.

Dans un cas comme dans l'autre, le football français sera loin d'atteindre le milliard d'euros annuel qu'espérait obtenir Vincent Labrune, le président de la LFP, pour les droits nationaux, au moment de l'appel d'offres à l'automne 2023.  

Il s'est heurté depuis au refus catégorique de Canal Plus, diffuseur historique du football français, de participer à la commercialisation des droits TV de la Ligue 1. La chaîne cryptée est fâchée avec la Ligue depuis l'épisode Mediapro. Mais Vincent Labrune a longtemps pensé la convaincre de revenir à la table des négociations via son partenaire beIN. 

Très loin de son objectif initial, Labrune, candidat à sa réelection en septembre, peut néanmoins espérer sauver les meubles. Si l'option DAZN couplée à l'offre de beIN était retenu, le championnat serait vendu plus de 500 millions d'euros annuels, soit moins que la période en cours où il coûte à Amazon, Canal et Free, ses diffuseurs actuels, 624 millions d'euros par an.

Quelle que soit la solution choisie dimanche, la Ligue 1 devrait s'éviter un écran noir le 16 août, date de la reprise. 

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