Accompagnement
Fondation Break Poverty : les entreprises amiénoises appelées à se mobiliser en faveur des jeunes en difficulté
Après Abbeville et Albert… Amiens accueillait la dernière réunion de sensibilisation des entreprises organisée par le Département de la Somme et la Fondation Break Poverty. Grâce au mécénat, les acteurs économiques peuvent soutenir des actions pour accompagner les jeunes en difficulté, de leur petite enfance à leur premier emploi.
« La Fondation Break Poverty est née d’une indignation : il faut aujourd’hui six générations pour sortir de la pauvreté. La France est le dernier pays de l’OCDE avec la Hongrie en matière d’égalité des chances alors qu’il est, avec le Danemark, le pays le plus redistributif au monde », lance Denis Metzger, président de la Fondation. L’organisme humanitaire explique cette panne de l’ascenseur social notamment par l’incapacité de l’école à accompagner les élèves les plus en difficulté et l’éloignement entre le monde du travail et celui de l’action sociale. « Nous sommes persuadés que les solutions se trouvent sur le terrain, d’où notre souhait de créer une Dotation d’action territoriale (DTA) qui a pour objectif de financer des projets locaux », poursuit celui qui est allé à la rencontre des communes, intercommunalités et métropoles.
Sollicité, le Département de la Somme a tout de suite accepté d’intégrer le dispositif. « Nous sommes déjà très engagés dans l’accompagnement des publics les plus fragiles, y compris les plus jeunes, mais la Fondation Break Poverty pouvait nous aider à aller plus loin », note Jean-Michel Bouchy, vice-président du Département en charge de l’Insertion, du retour à l’emploi, du logement et de l’habitat qui a souhaité que l’ensemble de la Somme soit concerné par cette initiative. « Qu’un Département soit prêt à s’engager, c’est assez exceptionnel pour nous », s’enthousiasme de son côté Denis Metzger.
Solliciter les entreprises
Le Département et la Fondation Break Poverty ont ainsi lancé plusieurs appels à projets l’année dernière pour identifier les initiatives menant à des actions en faveur des enfants les plus fragiles, de la naissance jusqu’au premier emploi. Dix-huit dispositifs portés par douze associations ont finalement été retenus. Parmi eux, l’association EPEPE qui forme des professionnels de la petite enfance à mieux aider les parents en difficultés, Énergie Jeunes et son programme "Aimer apprendre au collège" qui redonne le goût d’apprendre aux adolescents ou encore Positive Planet qui encourage les habitants des quartiers prioritaires à créer leur entreprise.
Mi-janvier, une quarantaine d’entreprises amiénoises ont pu découvrir ces projets. Ce sont elles qui sont appelées à financer ces initiatives pour une durée de trois ans. « Les réunions de présentation permettent de créer un premier lien, c’est un peu comme un speed-dating. Chaque entreprise peut ensuite financer l’association de son choix », confie Jean-Michel Bouchy. Selon l’ampleur du programme, les besoins pour un an peuvent aller de 5 à 20 000 euros. « À ce jour, quatre initiatives sont déjà financées, notre objectif est vraiment qu’elles le deviennent toutes », ajoute le vice-président du Département.
Suivre l’avancée des projets
« Au-delà du mécénat, les entreprises peuvent aussi embarquer leurs salariés dans cette aventure à travers du mentorat ou du mécénat de compétence », souligne Denis Metzger qui évoque également l’organisation de rencontres trimestrielles pour suivre l’état d’avancée de chaque projet. « Les entreprises pourront ainsi insuffler leur culture du résultat et aider les associations à atteindre leurs objectifs », conclut Denis Metzger.