Floriane Stefanov régale nippon
D’une passion pour l’empire du soleil levant, Floriane Stefanov a fait son métier. Elle gère, au cœur du marché central de Nancy, un commerce authentique et raffiné : «Au Petit Japon».
Dans les allées du marché central, où se rencontrent mille saveurs et couleurs, un charmant sourire accueille le visiteur à l’enseigne «Au Petit Japon». Bienvenue dans le monde de Floriane Stefanov, 31 ans. Cette native de la cité ducale a trouvé sa voie après, comme elle le dit «avoir pas mal tâtonné durant quelques années». Flash-back. La jeune femme termine un cursus en Lettres modernes. «Concrètement, au bout il n’y avait pas grand-chose qui m’inspirait, ni un professorat ni un concours.» Floriane Stefanov intègre la grande distribution, comme caissière puis agent d’accueil. Mais sa motivation est ailleurs. «J’avais vraiment envie d’évoluer. De m’épanouir», dit-telle quand elle évoque ce passage de sa vie. Imprégnée par la culture japonaise comme l’est sa génération, elle voit le cours de son existence modifié par une rencontre. Nous sommes en 2008. Elle a pour voisine Noriko Bélouet, originaire du pays nippon. Une amitié est née avec au centre le partage de la cuisine japonaise. Le 11 mars 2011, la planète est ébranlée par les images d’apocalypse de Fukushima. Dans l’élan des initiatives solidaires qui se manifestent, Noriko et Floriane tiennent à Nancy un stand de spécialités. Comme un déclic, c’est à ce moment-là qu’elles initient leur projet de lancer un commerce entièrement dédié aux mets nippons. Floriane Stefanov précise : «On ne voulait pas concevoir un restaurant classique mais un lieu où l’on mange comme les Japonais le font.» Dans la mise en orbite et dans l’aboutissement de leur action, le concours des associations Lorraine Active et Alexis Lorraine sera d’un apport décisif. «Au Petit Japon» ouvre le 17 octobre 2012.
Une clientèle d’entreprise
Depuis, l’épicerie a séduit toute une clientèle, férue d’une cuisine fine, chaleureuse et légère. Floriane Stefanov s’en réjouit : «Nous avons maintenant des habitués. En semaine, ce sont plutôt des salariés, des employés de bureaux, des commerçants. Les samedis, davantage de personnes qui parcourent le marché. Souvent, des clients nous demandent conseils pour refaire nos plats chez eux. De temps en temps, des touristes japonais viennent nous saluer.» Cette carte confectionnée sur place chaque matin, quelle est-telle ? Largement de quoi émoustiller palais et papilles, avec œufs plein air, tofu sans OGM, viande fraîche du marché : donburi (plat traditionnel composé d’un grand bol de riz et de garniture), bento (plateau repas complet et équilibré), salades de nouilles au blé tendre, sushis, wagashis (spécialités sucrées). Avec en sus une kyrielle de boissons japonaises, des sodas aux alcools. «Au Petit Japon» se fournit chez trois fournisseurs parisiens. Son aventure entrepreneuriale, Florina Stefanov en reste presque incrédule. «On m’aurait dit cela il y a cinq ans, je ne l’aurais pas cru. Il y a encore peu de temps, je me posais la question «Où manger japonais ? Et là, c’est moi qui apporte la réponse !» Quant au futur de son affaire, elle en trace les grandes lignes : «Développer l’épicerie, créer un site internet qui compléterait notre page Facebook.» À l’aise comme un poisson dans l’eau, aux côtés de ses trois collègues, elle évolue dans une galaxie culinaire alliant qualité, exotisme, diversité. On remarquera un détail dans le décorum d’«Au Petit Japon ». Le mot «Arigatô» est bien visible. Le terme, utilisé pour remercier, typique d’une culture empreinte de modestie et de respect, Floriane Stefanov l’a fait sien. Comme la marque de fabrique d’un chemin parsemé d’humilité.