Florence Bariseau : «Le sport est un bon vecteur de communication pour les entreprises»
Le 17 septembre, la Région a lancé le club d’entreprises ‘‘Partenaires du sport’’. Ce club est le prolongement de la Team Hauts-de-France imaginée l’an dernier pour accompagner les athlètes régionaux dans leur préparation aux Jeux olympiques de Tokyo. Florence Bariseau, vice-présidente de la Région chargée notamment du sport, revient sur la réussite de cette initiative.
La Gazette : Comment est venue cette idée ?
Florence Bariseau : L’idée est venue quand on a reçu au Conseil régional, pendant une plénière, les athlètes régionaux sélectionnés pour les Jeux de Rio. En échangeant avec eux, nous nous sommes rendu compte, avec Xavier Bertrand, qu’on ne les accompagnait pas assez dans la construction d’un projet professionnel et pas assez dans la sérénité qui préside à toute performance. C’est là qu’est née cette idée. On a pris la température auprès d’un certain nombre d’entreprises, et pas une n’a répondu négativement. En fait, il suffisait d’avoir l’idée et de leur proposer.
Combien d’entreprises ont été sollicitées ?
Lors de la soirée de lancement, elles étaient 37 à nous avoir rejoint, mais il y a quelques contrats en cours de rédaction. En tout, ça fait 40 entreprises, soit les 40 qu’on a sollicitées. Mais attention, ce n’est pas un club fermé. Toutes les entreprises qui souhaitent nous rejoindre sont les bienvenues. Il suffit de nous contacter. Les entreprises ont le choix entre un contrat d’image, un mécénat en nature – par exemple en équipement – ou un mécénat de compétence – c’est-à-dire qu’elles offrent une prestation liée à leur métier, comme pourrait le faire une agence de communication en montant pour l’athlète un joli dossier de presse ou un bon dossier de sponsoring.
Quand une entreprise vous rejoint, en quoi s’engage-t-elle ?
Elle s’engage à accompagner un ou plusieurs athlètes. Il n’y a pas de limitation à ce niveau-là, et elle bénéficie d’ailleurs en contrepartie de 60% de déduction fiscale, parce qu’on parle bien de mécénat. Ensuite, en fonction de l’appétence du chef d’entreprise, celui-ci choisira d’aider soit un des 14 athlètes de la Team Hauts-de-France médaillables à Tokyo, soit un des 25 potentiels athlètes sélectionnables aux JO ou en devenir. En tout cas, la signature de la convention se fait bien entre l’entreprise et l’athlète ou son club, et il n’y a aucun autre intermédiaire hormis la Région.
Quel est l’intérêt pour une entreprise de s’intéresser à un ou plusieurs sportifs ?
D’abord, les entreprises du territoire savent que le sport est un bon vecteur de communication, c’est une façon pour elles de dire qu’elles contribuent au développement et au rayonnement de la région. Et puis un sportif quand il intervient dans une entreprise, il crée naturellement de l’émulation.
En France, vous êtes la première Région à vous engager de la sorte en associant le monde économique et le monde sportif…
Je pense que nous sommes une des premières, si ce n’est la première. Avec autant d’entreprises, c’est en tout cas un record, et on va continuer à faire la course en tête. Nous couvrons le kayak, l’aviron, le cyclisme, la natation, l’athlétisme, le kitesurf (mais qui n’est pas encore discipline olympique), la gymnastique et peut-être un sport collectif, en l’occurrence le handball. Si un joueur de l’USDK est sélectionné en équipe de France de handball, il rentrera, je l’espère, dans la Team.
EDF s’engage
Mathias Povse (groupe EDF) était l’un des 37 dirigeants d’entreprise présents ce soir-là au siège de la Région. Pour le délégué régional, qui a engagé son groupe auprès d’Adrien Bart, Julie Caillerez et Thomas Simart, tous les trois licenciés au club de canoë-kayak de Saint-Laurent-Blangy, il s’agit avant tout d’un partenariat gagnant-gagnant.
«L’important pour un groupe comme EDF, qui a toujours été ancré dans son territoire, dans les territoires français, c’est bien sûr d’accompagner le territoire. Quand Florence Bariseau m’a appelé pour me dire comment on allait travailler ensemble pour maintenir nos sportifs dans les Hauts-de-France, on s’est tout de suite engagé. C’est clair que contribuer à amener des athlètes de la région au plus haut niveau et faire qu’ils passent du haut niveau à la haute performance, c’est très valorisant. Il s’agit de faire rayonner la région dans les épreuves olympiques. Ça partage les valeurs d’engagement et de détermination qu’on peut avoir dans un groupe comme EDF. La problématique, c’est comment on arrive à décharger les sportifs des problèmes financiers, comment on les accompagne dans leur carrière sportive. Mais aussi comment on va pouvoir les aider après leur carrière sportive et comment on va leur permettre de réussir leur reconversion et insertion professionnelle. C’est tout l’enjeu de ce partenariat.»