Florange : l’adieu aux brames…
Clap de fin pour l’aciérie en Lorraine. Après l’annonce de l’arrêt définitif des hauts-fourneaux de son site de Florange par ArcelorMittal, les interrogations demeurent sur les nouvelles pistes de développement «pour construire un avenir solide et pérenne pour notre ensemble industriel», comme l’affirme Henri-Pierre Orsoni, le directeur d’ArcelorMittal Atlantique et Lorraine.
La fin ou presque de l’aciérie en Lorraine juste une question de temps et de formulation. Le 11 avril, le Comité central d’entreprise d’ArcelorMittal Atlantique et Lorraine a entériné l’arrêt définitif des hauts-fourneaux de son site de Florange. Décision attendue que cette annonce pure et simple de la mort annoncée de tout un pan de l’histoire industrielle régionale. Une annonce faite dans ces termes par la direction du groupe : «la mise sous cocon de la phase liquide de Florange est prévue au cours des prochaines semaines et devrait être finalisée d’ici la fin du mois de juin 2013. La mise sous cocon comprend l’arrêt des tours de chauffe, et les opérations d’arrêt et de mise en sécurité des installations de la phase liquide. Cette mise sous cocon est compatible à l’accord signé avec le gouvernement français.» Un gouvernement montré de nouveau du doigt par les représentants syndicaux tout simplement «trahis» comme en son temps par l’ancien gouvernement sur le site de Gandrange. En pleine ouverture des négociations sociales qui vont prochainement définir les mesures d’accompagnement des 629 suppressions d’emplois avec l’arrêt de la filière liquide, les questions qui se posent aujourd’hui tournent autour de la pérennité même du site lorrain. «Notre objectif est de nous concentrer pleinement sur le retour à la profitabilité d’ArcelorMittal Atlantique et Lorraine en trouvant des solutions pour tous les salariés concernés et en construisant un avenir solide et pérenne pour notre ensemble industriel», assure Henri-Pierre Orsoni, directeur d’ArcelorMittal Atlantique et Lorraine.
Capacités jugées suffisantes…
D’après lui : «sur les 629 personnes concernées par l’arrêt de la filière liquide, 206 sont déjà parties à la retraite. 301 ont été détachées sur des activités hors phase liquide. 122 restent affectés aux hauts-fourneaux.» À côté de la coupe sociale, reste la question sur le développement d’un véritable avenir pour le site lorrain. Le lancement mi-février de la production d’acier grand largeur pour l’industrie automobile ou la création d’une filière «Emballage intégrée» se veulent pour le groupe comme des pistes nécessaires «pour gagner en compétitivité dans un contexte de concurrence exacerbée. La nouvelle filière Emballage vise à mettre en oeuvre des synergies entre les sites Basse-Indre et Florange en concentrant la charge de production sur un nombre plus restreint. Notre stratégie prévoit ainsi de charger au maximum les capacités de production du laminoir, du train à chaud et de la ligne d’étamage du site de Florange ainsi que celle des deux lignes d’étamage du site de Basse-Indre.» Et si la demande d’acier en Europe connaissait un rebond ? La réponse du groupe se veut catégorique «nos capacités de production actuelles en Europe, dont l’utilisation pourrait, en cas de besoin, être optimisée, sont suffisantes pour répondre à la demande à moyen terme. Même dans l’hypothèse d’une croissance européenne de la demande d’acier de l’ordre de 3 % par an à compter de 2014, elle resterait, en 2018, inférieure à 15 % par rapport au niveau de 2007.» Les hauts-fourneaux de Florange semblent bien morts… mais pas encore enterrés.