Fives Cryo joue la carte MRS
Histoire de faire face à la pénurie de main-d’oeuvre qualifiée en matière de soudeurs et d’assembleurs tuyauteurs, la société Fives Cryo de Golbey a abattu la carte de la MRS (Méthode de recrutement par simulation) développée par Pôle Emploi. Cette action, menée avec l’APC (Association perspectives et compétences) et le Conseil Régional, démontre de nouveau le paradoxe entre un chômage en hausse continue et des entreprises à la recherche de collaborateurs adaptés à leurs besoins réels.
Certains soudent, d’autres montent et assemblent des pièces d’échangeurs de chaleur à plaques et ondes en aluminium brasé pour les industries de l’énergie dans les ateliers de Fives Cryo (groupe Fives) de Golbey. Hier, ils étaient demandeurs d’emploi, diplômés en comptabilité ou encore dans les métiers de bouche. Aujourd’hui, ils abordent fièrement le «bleu» de travail à l’effigie de leur nouvel employeur. Huit sont «Monteurs, assembleurs, tuyauteurs» et ils sont autant à s’afficher comme «soudeurs industriels, métalliers, chaudronniers». Ils ont tous suivi les formations du plan élaboré par la société vosgienne avec Pôle Emploi et l’APC (Association perspectives et compétences) avec le financement du Conseil Régional de Lorraine. «Le principe de ces formations est d’apporter à des candidats sélectionnés, sans expérience dans l’industrie, les compétences requises pour travailler dans nos ateliers de production», explique Jean- Marc Dron, le directeur général de Fives Cryo. À défaut de trouver des profils directement sur le marché du travail, la société les a donc «fabriqués » avec l’aide de Pôle Emploi et de sa Méthode de recrutement par simulation (voir encadré).
Unique alternative…
La seule alternative pour la direction de la société en raison de la difficulté de trouver des candidats pour répondre aux besoins réels. À l’instar de nombreux autres secteurs de l’Industrie, l’entité vosgienne du groupe Fives peine à trouver de la main-d’oeuvre adaptée à ses métiers. «C’est devenu un problème récurrent du fait de la toujours mauvaise image que véhicule le secteur. Les centres de formation n’arrivent pas à trouver assez de candidats en apprentissage, alors imaginez-vous la difficulté pour nous de recruter.» De nouveau, ce paradoxe de taille, car d’un côté un chômage qui explose et de l’autre des sociétés en manque cruel de personnel qualifié. Pourtant, les postes à pouvoir sont annoncés plus que nombreux. L’inadéquation entre l’offre et la demande réelle des entreprises est loin d’être une nouveauté. Il n’en demeure pas moins que les raisons de cette situation paradoxale sont, sans aucun doute, ailleurs que celle de la seule attraction même de ces métiers.