Fin du contrat AGC, quel avenir pour Bombardier ?
En 2001, Bombardier, le constructeur canadien de trains installé à Crespin (Valenciennois), bénéficiait du contrat "autorail à grande capacité" (AGC) qui lui faisait produire 700 rames en dix ans. Mais, depuis 2011 c' est du domaine du passé.
Bombardier livrait en 2004 puis en 2011 ses premiers trains, respectivement à la région Midi-Pyrénées puis au Nord-Pas-de-Calais. Cette dernière figure, avec 45 rames, dans le peloton de tête des demandeurs. Un quart des TER roulant en France provient de Crespin grâce à ce contrat d’un montant de 3,1 milliards d’euros. Dans la période faste, jusqu’à 13 trains/mois étaient construits mais, le 9 juin 2011, Bombardier produisait sa dernière et 700e rame. Depuis plus rien, en tout cas d’équivalent… Les 2 000 salariés − 1 600 en CDI et 400 en intérim − produisent pour les deux principaux donneurs d’ordre, la SNCF et la RATP. Mais rien de comparable au précédent contrat ne se pointe à l’horizon, d’où de légitimes inquiétudes sur le futur qui se manifestent de plus en plus nettement, d’autant que les délocalisations plurielles se multiplient avec des bonheurs divers.
Plusieurs sujets d’inquiétude. Pour l’instant les inquiétudes d’origine syndicale concernent l’ingénierie (surtout le département études et méthodes) et ses prestataires. Et d’énumérer (à prendre au conditionnel) la suppression éventuelle de 250 d’entre eux ; la poursuite des constats de malfaçons sur les wagons et motrices (donc onéreuses à réparer, des milliers d’euros dépensés) suite à une délocalisation en Tchéquie liée à l’impossibilité de former notamment des soudeurs et des dresseurs (surtout en si peu de temps). Puis l’éventualité de la création d’un poste «d’ingénieur polyvalent», alternative à la situation, elle-même liée à un projet du regroupement des sites de Bruges (Belgique) et Crespin, un projet d’ores et déjà craint au titre des normes différentes en matière de formation d’ingénieurs en France et en Flandres. Les syndicalistes ont obtenu le droit d’alerte, ce qui veut dire qu’une commission indépendante peut désormais enquêter sur place. Il aurait été obtenu suite au constat de l’augmentation de 23% des cas de stress au travail chez les ingénieurs et les cadres, toujours selon les syndicats de Bombardier.