Fin de cavale près d'Angers pour un "dangereux fugitif" soupçonné de deux meurtres
Le détenu en cavale soupçonné d'un double meurtre et recherché par des dizaines de gendarmes et policiers a été interpellé mardi en début d'après-midi dans l'agglomération d'Angers et placé en...
Le détenu en cavale soupçonné d'un double meurtre et recherché par des dizaines de gendarmes et policiers a été interpellé mardi en début d'après-midi dans l'agglomération d'Angers et placé en "rétention judiciaire", selon le parquet d'Angers.
La cavale de cet homme de 42 ans de "corpulence athlétique", selon l'avis de recherche, a pris fin peu avant 13H00 dans un immeuble en chantier à Avrillé, a précisé à l'AFP le procureur de la République d'Angers Eric Bouillard.
Le dénouement de l'affaire est parti d'un "banal signalement pour un vol de nourriture dans un cabanon de chantier", a ensuite expliqué lors d'une conférence de presse le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP), Franck Hemery.
L'immeuble où le fugitif a été localisé est "une ancienne école en rénovation". "Au troisième étage", les policiers ont observé des "traces de vie: sac à dos, effets vestimentaires, un peu de nourriture (...) Ils ont découvert immédiatement l'homme qui a tenté de prendre la fuite en sautant du 3e étage. Il a été rattrapé par l'équipage au sol alors qu'il tentait de prendre la fuite en courant, non sans mal, et avec beaucoup de virilité", a détaillé le commissaire. En sautant, le fugitif s'est fait des "blessures plutôt légères".
Originaire de la Réunion, l'homme, détenu à la prison d'Argentan (Orne), avait profité d'une permission de sortie le 20 juin pour s'évader.
Il est soupçonné d'avoir tué le 22 juin une femme de 40 ans, retrouvée morte à son domicile à Angers, ainsi qu'un homme de 72 ans, ancien conseiller municipal, dont le corps a été découvert dimanche à son domicile de Chailland (Mayenne). Le fugitif aurait volé le véhicule de ce dernier, retrouvé brûlé la veille au nord d'Angers.
Le 28 juin, toujours à Chailland, une femme de 26 ans était elle victime d'une tentative de strangulation à son domicile. Elle sera sauvée grâce à l'intervention d'un tiers.
Ce même jour, le fuyard avait été surpris par des gendarmes dans un fossé mais était parvenu à leur échapper.
Jusqu'à "88 militaires
Un dispositif pour retrouver le fugitif est ensuite "durci" jusqu'à mobiliser "88 militaires", selon le commandant du groupement de gendarmerie du Maine-et-Loire, le colonel Tanguy Landais.
Du porte à porte a été effectué pour "rassurer la population" et "900 propriétés ont été sécurisées", avec visite des jardins.
Un numéro vert avait également été mis en place et, "jusqu'à 10H ce matin, nous avons reçu une centaine d'appels" qui ont ou vont donner lieu à des vérifications sur le terrain, a dit le colonel Landais.
Pour M. Bouillard, l'interpellation de cet homme signifie que "les investigations commencent" pour notamment "refaire le parcours de l'intéressé entre le 1er et le 4 juillet".
"Le lien juridique entre ces trois affaires" n'a été fait qu'hier "lundi soir", a souligné le procureur, en précisant que la première victime était venue voir cet homme à Argentan. Mais "nous ne sommes pas dans l'hypothèse de faits commis par un ex-conjoint", a-t-il dit.
Selon le magistrat, le mis en cause a été placé "en rétention judiciaire" dans le cadre d'une procédure de "recherche de fugitif" mise en place par le parquet d'Argentan (Orne), après sa non réintégration de la prison à l'issue de la permission de sortie qui lui avait été accordée pour effectuer des démarches administratives.
Après une présentation au juge d'application des peines, "il sera ensuite basculé en garde à vue" pour être interrogé sur "les deux meurtres commis en récidive légale et la tentative d'homicide volontaire en récidive légale", a précisé le magistrat. Cette garde à vue aura lieu "dans quelques heures, jours, au plus tard", a-t-il dit.
L'homme purgeait au centre de détention d'Argentan deux peines: une criminelle prononcée en 2017 de 12 ans pour tentative de meurtre par conjoint ou concubin, et une correctionnelle de trois ans pour des atteintes aux biens aggravées.
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