Stratégie
Feuquières-en-Vimeu : la fonderie Davergne lauréate de France Relance et de la Région des Hauts-de-France
En ce début d’année incertain, les dirigeants de la Fonderie Davergne à Feuquières-en-Vimeu savourent les deux aides dont ils vont bénéficier. Au total, 240 000 euros pour un investissements en machines de près de 650 000 euros HT, car il est essentiel que l'entreprise reste attractive sur le marché des cupro-alu.
Responsable de l’administratif, Béatrice Davergne nous emmène fièrement faire le tour des ateliers. Dans l’un d’eux, un centre d’usinage cinq axes tourne à plein régime. C’est une machine nouvelle génération (un investissement de 250 000 euros HT) qui serait la première du type en Europe, elle fonctionne depuis fin décembre dernier. Plus loin, Béatrice Davergne montre une machine électro érosion à fil opérationnelle, elle aussi acquise fin 2021. Le centre d’usinage robodrill est lui en activité depuis début janvier.
Covid, crise géopolitique, augmentation des matières premières…
Depuis le Covid, les desseins de l’entreprise ont sans cesse été chamboulés, avec un prix des matières premières en constante augmentation, en particulier à cause de la crise entre la Russie et l’Ukraine, de même pour l’énergie.
« La fonderie a donc dû mettre en pause de nombreux projets d’investissements, précise Béatrice Davergne, qui travaille avec ses deux frères, Patrick, responsable de la technique, et Dominique, Pdg et responsable du service commercial, dans l’entreprise fondée en 1947 par leur grand père Raoul. Sans ces aides de l’État de 110 000 euros dans le cadre de France Relance et de la Région des Hauts-de-France de 130 000 euros pour "Investissement performance industrielle", nous n’aurions pas pu mener ces projets à leur terme. Ils auraient été reportés voire annulés. C’est vraiment une très belle nouvelle, l’État et la Région sont conscients que l’industrie est une part importante dans l’économie française. Désormais, notre grande crainte reste le prix des matières premières et la possibilité de continuer à nous approvisionner. » Cette modernisation s’est accompagnée d’un engagement environnemental dans le traitement des déchets (presse à copeaux, manutention et robotisation en fonderie).
La société de 91 personnes qui recrute quatre salariés (régleurs sur commandes numériques et opérateurs de fabrication en fonderie et en usinage) est spécialisée dans la fonderie de cupro-aluminium (90% de cuivre et 10% d’aluminium). Un alliage aux nombreux avantages de résistance, d’étanchéité et de coulabilité.
C’est une solution économique pour les petites et moyennes séries. Le premier client est le secteur ferroviaire à 46% (pièces de caténaires,…), l’électrique à 15% (accessoires pour les prises,…) pour notamment une grande marque française, la robinetterie industrielle à 10% (raccords, vannes…), la serrurerie quincaillerie à 7%…
Et puis, il y a ces demandes spécifiques comme ces étriers de la garde républicaine ou ces différentes pièces qui se complexifient : « Nous avons le savoir-faire pour répondre aux commandes, souligne Béatrice Davergne. Car tout ici est conçu et réalisé en interne : Nous avons notre service outillage intégré : conception des moules de fonderie et outils de l’usinage, poursuit-elle. Nous avons notre service fonderie, conception de l’alliage jusque la coulée pour l’usinage des pièces. C’est notre richesse. Chez Davergne, nous ne dépendons de personne ! Nous avons toujours su rebondir, nous sommes prêts à relever tous les défis, à nous projeter vers l’avenir en renforçant notre ancrage territorial et à rester performants sur les marchés face à la concurrence internationale exacerbée. »