Fenicy à la rescousse des artisans et producteurs lillois
Mathieu Boquet, Julien Lavenseau et Jorge Verachtert, trois collègues issus d'une entreprise de logistique, ont décidé de monter leur propre start-up de livraison de produits locaux. Quotidiennement, les vélos ou les utilitaires Fenicy traversent la métropole lilloise pour faire vivre les artisans, fortement impactés par la crise de la Covid-19.
La deuxième vague de la Covid-19 continue de plonger les commerçants dans une grande détresse. Beaucoup, dont la marchandise est jugée «non essentielle» par le Gouvernement, sont forcés de baisser une seconde fois le rideau.
Lancé en septembre dernier par trois Lillois, fenicy.com devient une alternative plus que nécessaire pour donner un coup de pouce aux artisans locaux.
Des plats préparés à l’ameublement
Encore en octobre dernier, le site Internet était en partenariat avec une cinquantaine de commerces de la métropole lilloise. Depuis l’annonce du nouveau confinement, une vingtaine de producteurs, artisans et créateurs supplémentaires se sont associés à la plateforme. «Nous avons lancé un appel pour aider le plus d’entreprises possible. Notre ambition est de faire localement barrière au géant Amazon. Nous choisissons les produits que nous vendons sur Fenicy selon leur qualité et leur proximité. Nous essayons également de créer le moins de concurrence possible entre les commerçants présents sur notre site en diversifiant les offres», indique l’un des fondateurs, Mathieu Boquet. Ainsi, sur le catalogue en ligne, il est possible de retrouver de l’alimentaire, mais aussi des produits d’entretien, des bijoux, de la décoration ou encore des jeux de société produits sur la Métropole.
A vélo, au gaz ou à l’électricité
Un Amazon ultra local donc, mais aussi ultra vert et ultra rapide. Fenicy a embauché un livreur qui assure la livraison à domicile dès le lendemain de la commande. «C’est au client de choisir le créneau, du lundi au samedi», explique Matthieu Boquet. Lorsqu’elle a lieu dans Lille intra-muros, la course est faite à vélo, sur biporteur ou triporteur, car l’entrepôt de Fenicy est en plein cœur de la ville. Si le livreur doit aller plus loin, il utilise un utilitaire au gaz ou électrique. «Nous voulons avoir un impact positif, autant sur le plan social qu’écologique, élabore le cofondateur. Pour l’instant, un seul entrepôt de quelque 150 m² nous suffit. Car multiplier les implantations dans la MEL ne serait pas encore rentable. Mais nous avons déjà anticipé de prochains lieux de stockage à investir lorsque la demande aura pris de l’ampleur sur la trentaine de communes que nous couvrons. A terme, le but est de mailler le territoire avec plusieurs entrepôts, pour assurer toutes les commandes à vélo.» Un plan d’attaque bien rodé par ces trois anciens collègues issus de la logistique verte. «Auparavant, nous ne livrions que les restaurants et les bars. Nous avons voulu nous diversifier pour répondre aux sollicitations de passants qui nous arrêtaient pendant nos voyages à vélo…», se rappelle Mathieu Boquet. Bien que morose, cette période de pandémie conforte l’équipe dans l’utilité de son activité.