Femmes en Lorraine Une force entrepreneuriale
Comme chaque année en mars à l’occasion d’une journée, les projecteurs sont braqués sur la condition féminine dans le monde. Le 8 mars ou Journée Internationale de la Femme sera l’occasion de dresser un constat, pas toujours reluisant, du sort réservé aux femmes. Le monde de l’entreprise sera également passé au crible, inégalités salariales et autres discriminations à l’embauche ne manqueront pas d’être pointées du doigt. Pourtant les femmes sont de plus en plus nombreuses à se lancer dans l’aventure entrepreneuriale en Lorraine comme ailleurs.
L’entrepreneuriat se féminise ! À quelques jours de la Journée de la Femme, le 8 mars prochain, événement plus prompt à dresser la liste des discriminations dont ces dames sont victimes, aussi intéressons-nous à celles qui ont décidé de tenter l’aventure entrepreneuriale. Clubs, ateliers, réseaux, les outils à la création ou à la reprise d’entreprises sont légion dans la région. L’entrepreneuriat se conjugue donc bel et bien au féminin en Lorraine, où trois chefs d’entreprises sur dix sont des patronnes ! Les créatrices reprennent, plus souvent que les hommes, des entreprises déjà existantes et créent davantage d’entreprises individuelles que de sociétés. Il s’agit le plus souvent de petites ou très petites entreprises. Les femmes mobilisent en général peu de capitaux initiaux pour démarrer leur activité. Entre 1999 et 2008, le taux d’activité des femmes s’est accru dans la région, un taux d’activité qui reste toujours supérieur à 95 % quel que soit le nombre d’enfants… On dénombre 12 560 femmes chefs d’entreprises lorraines (dans l’artisanat, les commerces et les services).
Un potentiel de 5 millions de femmes entrepreneurs
Plus fonceuses que la moyenne, elles sont plus tenaces, avec un grand secret : elles prennent le temps de bien «monter leur dossier». À en croire la dernière étude OpinionWay (2012) «les femmes et la création d’entreprise», les femmes estiment que la fonction de chef d’entreprise n’est plus un frein à l’équilibre entre la vie professionnelle et vie personnelle. En effet, près de la moitié des femmes interrogées (46 %) jugent que l’entrepreneuriat peut permettre d’atteindre cet équilibre. Autre illustration du désir d’entreprendre des femmes, 69 % d’entre elles déclarent que la création d’entreprise serait plus épanouissante que le salariat. Le sondage s’est également penché sur le profil de ces femmes qui envisagent de créer ou de reprendre une entreprise. Globalement, elles sont plus diplômées, plus jeunes et disposent de meilleurs revenus que leurs homologues masculins. Le machisme en prend un coup ! Une tendance d’autant plus marquée que 18 % des femmes envisagent ou, mieux, sont en train de créer leur propre entreprise. Soit un potentiel de cinq millions de femmes entrepreneures au sein de la population française. Pourtant elles ne représentent que 30 % des créateurs d’entreprises traduisant ainsi une disparité de fait entre les hommes et les femmes. Car être une femme est encore parfois un frein, le manque de crédibilité dans le milieu professionnel, suivi des difficultés à convaincre les banquiers et les investisseurs, sont les raisons avancées par les interrogées. Reste un chiffre qui ne passe pas : 14,6 %, c’est l’écart de salaire moyen entre hommes et femmes en Europe en 2010. Celles-ci doivent travailler 59 jours de plus que les hommes pour gagner autant, selon les chiffres publiés la semaine dernière par la Commission de Bruxelles. La commissaire à la Justice, Viviane Reding, a rappelé que le «principe d’un salaire égal pour un travail égal est inscrit dans les traités européens depuis 1957.» (source : Libération du 28 février 2013).