Femmes, chefs d’entreprise : elles sont formidables !

Quatre femmes chefs d’entreprise témoignent de leur expérience. Mais comment font-elles ? Rencontre.

Julie Bertin, Elisabeth Watripon, Laetitia Thévenin et Corinne Devambez (de g. à d.), quatre entrepreneuses bien dans leur peau et dans leur métier.
Julie Bertin, Elisabeth Watripon, Laetitia Thévenin et Corinne Devambez (de g. à d.), quatre entrepreneuses bien dans leur peau et dans leur métier.

 

Julie Bertin, Elisabeth Watripon, Laetitia Thévenin et Corinne Devambez (de g. à d.), quatre entrepreneuses bien dans leur peau et dans leur métier.

Julie Bertin, Elisabeth Watripon, Laetitia Thévenin et Corinne Devambez (de g. à d.), quatre entrepreneuses bien dans leur peau et dans leur métier.

Elégantes, souriantes, épanouies… et compétentes ! Les quatre entrepreneuses hébergées par la pépinière d’entreprises de l’agglomération du Beauvaisis allient avec doigté leur condition féminine et leurs fonctions de dirigeante. Laetitia Thévenin vend des piscines avec sa société A l’eau piscine. Elisabeth Watripon conseille particuliers et professionnels dans la gestion de leur patrimoine avec Ingénia patrimoine. Corinne Devambez dirige Voirie’net qui assure l’entretien des voiries et bassins d’orage, tandis que Julie Bertin distribue des fournitures industrielles de quincaillerie avec Beaver industry. Elles ont toutes créé leur structure entre septembre 2011 et avril dernier, même si Laetitia et Corinne s’appuient sur une expérience antérieure de chef d’entreprise.

Apprivoiser le temps
La plus grosse difficulté rencontrée par ces femmes, c’est la gestion du temps. « On n’a pas assez de 24 heures pour faire tout ce qu’on a à faire dans une journée ! » estime Laetitia, qui s’occupe une semaine sur deux des six enfants de sa famille recomposée. Mère de deux enfants, Corinne s’est vu reprocher ses horaires de travail mais note cependant que « la position de dirigeante permet au contraire une souplesse que nous n’aurions pas avec un patron ». Julie et Elisabeth n’ont pas d’enfant : « Je ne sais pas comment je ferai quand j’en aurai » s’inquiète la première, tandis que la seconde, célibataire, doit s’occuper elle-même de toute son intendance. Car les conjoints sont, comme les enfants, mis à contribution dans le partage des tâches ménagères, aucune de ces dirigeantes n’ayant de femme de ménage.

Une vigilance constante
Mais toutes mettent un point d’honneur à se réserver des moments pour elles-mêmes. Conseillère municipale dans son village, Elisabeth fréquente un centre de fitness et fait du vélo chaque weekend. Julie pratique le footing et l’aquagym et s’organise des soirées, voire des week-ends de shopping avec ses amies. Laetitia s’est lancée dans la plongée sous-marine et organise le dimanche des sorties avec ses enfants. « Mais il faut absolument que je les note comme des rendez-vous, sinon on ne fait rien », reconnaît- elle. Pour Corinne, en revanche, ses loisirs sont « plutôt anarchiques » : « « Si j’arrive à aller courir ou faire du vélo, c’est bien, mais c’est toujours le boulot qui passe en premier » avoue-t-elle. Même lorsqu’elles exercent dans des milieux traditionnellement masculins, comme Julie dans la quincaillerie industrielle ou Corinne dans la voirie, les dirigeantes ont été bien acceptées. « Evidemment, au début il faut faire ses preuves, montrer qu’on connaît son boulot, mais une fois la confiance acquise, il n’y a plus aucune différence », affirme Julie. « Comme j’ai déjà moi-même participé à la pose de piscines, je n’ai aucun problème de crédibilité, ni avec les clients ni avec les sous-traitants », déclare Laetitia. « Les femmes sont réputées être de bonnes gestionnaires, il est parfois plus facile pour une femme d’obtenir un financement bancaire. Et elles ont des qualités d’écoute bien utiles pour le management des équipes », souligne Corinne qui dirige 20 salariés. Et pour Elisabeth, il n’existe aucune différence dans son métier de conseil entre les hommes et les femmes : seule la compétence compte. Bonne hygiène de vie, équilibre avec le conjoint, attention aux enfants, présentation irréprochable…, la vigilance des dirigeantes est sollicitée en permanence. « C’est vrai que quand on a raté sa couleur de cheveux, les hommes ne nous loupent pas ! » ; s’amuse Julie. « De toute façon, on ne peut pas se permettre d’être malade, alors il vaut mieux ne pas y penser » ajoute Corinne. Et même si elles reconnaissent toutes se sentir souvent fatiguées, elles sont aussi boostées par leurs responsabilités : à voir leur sourire, on n’en doute pas.