Faire avancer l’inclusion en entreprise

Faire avancer l’inclusion en entreprise

Près de 7 entreprises sur 10 considèrent le recrutement de travailleurs handicapés comme difficile. Embauche, maintien dans l’emploi, formation, prévention et sensibilisation au handicap sont de réels sujets de préoccupation pour 97 % des dirigeants. Informer et agir : c’est le rôle des clubs et réseaux dédiés au handicap en entreprise.

Le Club Être est pionnier en France, reconnu comme acteur qualifié dans son domaine par les pouvoirs publics, et le 1er réseau national des entreprises engagées en faveur des politiques handicap et de la prévention. Actif depuis plus de 25 ans, il vise à faire progresser l’inclusion des personnes handicapées dans le monde du travail, par des échanges sur tous les sujets en lien avec le handicap en entreprise. Le Club Être organise par ailleurs des partenariats avec les acteurs spécialisés (débat sur l’autisme, bilan de la loi 2005), est présent dans des institutions clés comme le Conseil consultatif des personnes handicapées (CNCPH) et contribue à valoriser les entreprises dans la politique de l’inclusion en France. Il est leur porte-parole auprès des pouvoirs publics. En Lorraine, pas loin de 40 associations vouent leur action aux handicaps : auditif, visuel, moteur, intellectuel, psychique, cognitif, maladie chronique invalidante, polyhandicap, autisme. Sur le volet spécifique de l’accompagnement des travailleurs handicapés et des employeurs, on pense bien entendu à Handi 54. Fondée en 1994, elle est une référence et une réussite. Sur le périmètre de la métropole du Grand Nancy, plusieurs Entreprises Adaptées œuvrent au quotidien : Sotres Lorraine et Netoinet à Vandœuvre-lès-Nancy, Téléacthis à Pulnoy, Les Ateliers à Neuves-Maisons, APF à Ludres. Ailleurs en Lorraine, MBA, Apeivo Espaces Verts, Flavien, At’Proconti poursuivent un objectif similaire. Entre ces dirigeants s’est créée une synergie. Leviers de l’inclusion régionale, ils essaiment leurs pratiques auprès de leurs collègues. On ne parle pas ici forcément de clubs et réseaux structurés autour du handicap, mais d’une interaction de bon sens animée par une ambition : concrétiser la prise de conscience en actes concrets.

Simplifier la RQTH

Car si la volonté est évidente chez la majeure partie des dirigeants, il résulte que seulement 13 % des entreprises disposent d’une équipe dédiée à la gestion du handicap. Un quart des entreprises en France ne connaissent pas en 2020 les implications de la loi de 2005. Les retours d’expérience des dirigeants investis dans cette cause, s’appuyant sur leur ressenti et leur analyse quand à cette thématique sociétale, sont forcément un encouragement pour leurs pairs à amplifier une politique d’inclusion pérenne au sein de leur entreprise. En France, à l’heure où tous les projecteurs de l’actualité sont, depuis de longs mois, braqués sur la Covid-19, le recrutement de travailleurs handicapés demeure difficile. 69 % des chefs d’entreprise le jugent problématique, tout comme l’intégration dans les équipes et la formation. Mener une politique de prévention, sensibiliser au handicap apparaît plus accessible. Que proposent alors les dirigeants en termes de mesures pour les aider à mettre en place une politique handicap au sein de leur entreprise ? En premier lieu, un dialogue plus efficace avec les institutionnels (Agefiph, MDPH, Direccte) et une simplification de la reconnaissance qualité travailleur handicapé (RQTH). Le monde de l’entreprise n’est aucunement réticent à l’emploi des personnes handicapées. Les freins se situent ailleurs : dans le manque de candidats disposant des compétences attendues, de moyens humains et de connaissance sur les dispositifs d’aides et la difficulté à proposer une évolution professionnelle adaptée.