Bâtiment
Face au changement climatique, la construction mosellane entame une révolution
L’entrée en vigueur de la nouvelle Réglementation environnementale a été reportée d’un an et s’appliquera à compter du 1er janvier 2022. Ce décalage dans le temps était une demande de la Capeb. En Moselle, l’artisanat du bâtiment se prépare à cette révolution dans les pratiques. Le secteur de la construction demeure l’un des plus efficients dans son évolution face au changement climatique.
On rappellera la genèse et le concept de la future Réglementation environnementale. Elle s’inscrit dans la loi Énergie Climat dans cette ambition de la France à atteindre la neutralité carbone en 2050 et a été prévue par la loi Évolution du Logement, de l'Aménagement et du Numérique. Ici, l’un des leviers majeurs est d’agir sur les émissions des bâtiments, du secteur résidentiel comme du secteur tertiaire, qui représentent un quart des émissions nationales de gaz à effet de serre. Les priorités de cette future Réglementation environnementale visent à améliorer la performance énergétique et la baisse des consommations des bâtiments neufs. Également de garantir aux résidents que leur logement sera adapté aux conditions climatiques futures en introduisant un objectif de confort en été. Les bâtiments devront mieux résister aux épisodes de canicule. Essentiel à l’heure où l’avenir proche risque d’être marqué par de fréquents épisodes de forte chaleur.
Changement de paradigme
Cette diminution des émissions de carbone du bâtiment va se traduire par une transformation progressive des techniques de construction, des filières industrielles et des solutions énergétiques, afin de maîtriser les coûts de construction et de garantir l’efficacité et l'accroissement des compétences des professionnels. Pour répondre à ce défi d’importance pour l’écosystème du bâtiment, la Capeb faisait partie des entités ayant demandé des délais pour enclencher de la meilleure des manières cette révolution verte. Elle aura été entendue sur plusieurs axes : l’entrée en vigueur des permis de construire des logements à compter du 1er janvier 2022, le calendrier d’évolution des seuils d’émission carbone - tant en logement individuel que collectif et modifié à 2025, 2028 et 2031 -, un gain de temps pour permettre l’adaptation des filières de matériaux pour revoir leurs méthodes de fabrication afin de limiter de façon significative l’impact environnemental de ces matériaux.
Une évolution graduée
Deux éléments demeurent en négociations : la non révision de l'Analyse de Cycle de Vie (ACV) qui consiste à quantifier les impacts environnementaux d'un bâtiment sur l'ensemble de son cycle de vie, depuis l'extraction des matières premières qui le composent jusqu'à sa démolition et au recyclage des matériaux. Également toujours inscrite dans la future Réglementation environnementale : l’interdiction du gaz dans les maisons neuves dès 2022, et en 2025 pour les immeubles, avec toutefois une exception pour les maisons dont le permis de construire aura été déposé avant la fin 2023 et qui prévoira une desserte au gaz. La filière gaz bénéficiera d’un aménagement destiné à ne pas exclure le biométhane dans les logements neufs.
La loi Énergie Climat
Adopté le 8 novembre 2019, la loi Énergie Climat comporte 69 articles. Le texte inscrit l’objectif de neutralité carbone en 2050 pour répondre à l’urgence climatique et à l’Accord de Paris. Le texte fixe le cadre, les ambitions et la cible de la politique énergétique et climatique de la France. Il porte sur quatre axes principaux :
. la sortie progressive des énergies fossiles et le développement des énergies renouvelables ;
. la lutte contre les «passoires» thermiques ;
. l'instauration de nouveaux outils de pilotage, de gouvernance et d’évaluation de la politique climatique ;
. la régulation du secteur de l’électricité et du gaz.