Extension du port Ouest

Le port souhaite miser sur une extension du quai à pondéreux pour le vrac mais surtout investir dans la filière « conteneurs » afin de devenir le lieu de passage des marchandises des Hauts de France passant aujourd’hui par Anvers.
Le port souhaite miser sur une extension du quai à pondéreux pour le vrac mais surtout investir dans la filière « conteneurs » afin de devenir le lieu de passage des marchandises des Hauts de France passant aujourd’hui par Anvers.

L’extension du bassin de l’Atlantique sera de 2 km en direction de l’A16 (jusque Saint-Georges-sur-l’Aa) et permettra l’accueil des plus gros porte-conteneurs. La route départementale Gravelines/Loon-Plage sera coupée et une déviation sera effectuée à partir de Loon-Plage afin de contourner le bassin et rejoindre la RD11 (Bourbourg/Gravelines). 

Le Port souhaite miser sur une extension du quai à pondéreux pour le vrac, mais surtout investir dans la filière «conteneurs» afin de devenir le lieu de passage des marchandises des Hauts-de-France passant aujourd’hui par Anvers.

Annoncée depuis plusieurs décennies, l’extension des bassins du port Ouest à Loon-Plage (Grand Port maritime de Dunkerque) est en passe de voir le jour. Le débat public qui débute, puis l’enquête publique qui suivra diront si le projet se concrétisera finalement.

Jacques Archimbaud, vice-président de la Commission nationale du débat public, est arrivé à Dunkerque pour encadrer le débat public qui durera dix mois. Son rôle est de restituer le plus largement possible les réflexions de la population et des partenaires dans leur globalité. Le CNDP est une commission indépendante qui assure l’arbitrage, recueille les avis et les restitue. Les différentes parties prenantes du débat seront le commissaire enquêteur, la commission environnement, les représentants du Port, le préfet, les ministres du Budget et de l’Equipement, la Commission européenne. Les arguments sur les différents points des uns et des autres seront pris en considération afin de dresser des recommandations.

Les intervenants consultés seront les acteurs du développement portuaire, économique, commercial, administratif, mais aussi les populations qui pourraient avoir des réticences suite à la désindustrialisation ou à la désillusion du terminal méthanier et qui peuvent penser que les décisions se prennent loin, «l’enjeu étant de réduire les distances et qu’ils puissent se demander ce que le Port fait pour eux».

A partir du 19 septembre, se dérouleront des ateliers préparatoires afin d’identifier les attentes, les enjeux, la crédibilité globale. Le Port souhaite miser sur une extension du quai à pondéreux pour le vrac, mais surtout investir dans la filière «conteneurs» afin de devenir le lieu de passage des marchandises des Hauts-de-France passant aujourd’hui par Anvers. Il souhaite élargir son hinterland en prenant des parts de marchés concernant les VPCistes mais aussi l’industrie automobile. La solidité du Port sera observée : «L’investissement nécessaire représente 700 M€, répartis en une première phase 250 M€, suivie par le prorata lorsque le Port aura trouvé des investisseurs pour l’équivalent de 600 000 €. Il faut également veiller à ce que cette extension ne fasse pas de concurrence au Havre.»

Le chantier concernera l’extension du bassin de l’Atlantique dans un prolongement de 2 km en direction de l’A16 (jusque Saint-Georges-sur-l’Aa) et permettra l’accueil des plus gros porte-conteneurs (400 m de longueur/60 m de largeur/20 m de tirant d’eau). Il nécessitera la consolidation des quais, la construction d’entrepôts.

L’emploi sera un enjeu majeur observé sur l’ensemble de la filière (industrie, logistique, services) ; 16 000 emplois étalés sont attendus sur la durée du chantier, dont 5 à 6 000 pour le Dunkerquois. La formation des publics est à mettre en place en partenariat avec l’Education nationale, mais aussi les centres de formation professionnelle. Les capacités de logement, de restauration devront être adaptées, ainsi que la médecine du travail.

Les politiques publiques seront mises en cohérence et les atouts concurrentiels, définis (la paix sociale des dockers, le réseau ferroviaire existant, le réseau des voies navigables de France permettant l’accès aux bateaux et péniches…), ainsi que les aménagements nécessaires à travers un plan Etat/Région.

Les risques seront étudiés : l’environnement, les paysages, les espaces, 17 km de façade maritime, quelques kilomètres de dunes protégées, une concentration urbaine, la submersion marine, la concentration de sites SEVESO, des terres agricoles regroupant une vingtaine d’exploitations, les accès maritimes. L’impact environnemental sera observé : l’ajout d’un appontement à vracs supplémentaire générera des poussières ; la recrudescence de poids lourds (1 poids lourd toutes les 30 secondes et 24 heures sur 24) aura une incidence significative sur l’A16, déjà saturée et accidentogène, en termes de circulation, de bruit, de qualité atmosphérique, de lumières (quatre postes à quai seront construits). Quels sont les moyens d’évacuation ?

Jacques Archimbaud explique : «Puis, il faudra définir comment tout ça marche. Les différents schémas devront être intégrés. Nous avons besoin de l’avis de l’ensemble de la population pour avoir une vue d’ensemble. La décision finale reviendra au Port et à son autorité de tutelle après examen des dépenses et capacité de financement. Le port de Dunkerque présente beaucoup de facteurs favorables, son président, M. Raison, insuffle une politique dynamique. S’ensuivra l’enquête publique qui durera environ deux ans, puis l’avis du préfet.»

Le débat public. Le 19 septembre, à l’Escale de Dunkerque, se déroulera le lancement de la réunion préparatoire avant le lancement du débat qui aura lieu quelques jours plus tard : les personnes qui souhaitent y participer peuvent s’inscrire au préalable via l’adresse portdedunkerque@debat-cndp.fr.

La Commission souhaite aller au plus près du terrain à partir de mini-rencontres ; 25 points de rencontre seront effectués sur les marchés, centres commerciaux, lycées, entreprises.

Des réunions thématiques seront organisées : «Hinterland» à la CCI de Lille, «Enjeux économiques» à la CCI Côte d’Opale, «Développement technologique» à l’ULCO. Les associations environnementales, les professions agricoles, les experts pourront y confronter les opinions.

Un forum est accessible sur le site Internet www.portdedunkerque.debatpublic.fr. Une cartographie participative permet de localiser les problèmes. Les réponses seront apportées sous quinze jours.