Exercice attentat sous haute tension à l'Université de Strasbourg
Des victimes allongées au sol et des appels à l'aide: l'Université de Strasbourg a donné lieu jeudi à un exercice grandeur nature de secours après un faux attentat, qui s'est déroulé sous haute tension...
Des victimes allongées au sol et des appels à l'aide: l'Université de Strasbourg a donné lieu jeudi à un exercice grandeur nature de secours après un faux attentat, qui s'est déroulé sous haute tension compte tenu du contexte national et international.
Un individu armé d'une arme à feu s'est introduit au Studium, un bâtiment moderne qui abrite la bibliothèque universitaire strasbourgeoise. Il a effectué "un périple meurtrier" avant de mettre fin à ses jours. Tel est le scénario macabre imaginé par les services de l'Etat pour cet exercice baptisé "Novi" pour "nombreuses victimes".
Afin de mettre policiers et secouristes dans l'ambiance, pas moins de 117 figurants, des étudiants en médecine, jouent le rôle des victimes. Certains d'entre eux sont maquillés afin de faire croire à des blessures.
"Chacun a une légende, il doit jouer un rôle précis", explique l'un des organisateurs. "Il faut être un minimum réaliste sans pour autant faire du cinéma".
Peu après le début de l'exercice, des jeunes femmes sortent en hurlant du bâtiment et se penchent sur des victimes allongées au sol. Quand retentissent les sirènes de la police, des étudiants appellent à l'aide depuis les étages. Des tireurs d'élite prennent place autour du site.
Puis un groupe de policiers casqués, avançant trois par trois derrière un bouclier, pénètrent prudemment à l'intérieur du bâtiment. Il faudra ensuite une quarantaine de minutes pour que les secours soient autorisés à les suivre.
'Latence nécessaire'
"Il faut le temps de sécuriser les lieux", explique le commandant Yann Scheer, du Service d'incendie et de secours du Bas-Rhin. "C'est ce qui s'est passé au Bataclan ou lors de l'attentat (du marché de Noël) de Strasbourg: il y a une latence qui est nécessaire".
Petit à petit, des victimes valides, certaines l'air bouleversé, sortent du bâtiment à la queue leu leu, se tenant par les épaules. Elle marchent le long du mur en direction du lieu sécurisé où elles peuvent être prises en charge par des policiers, des soignants et des psychologues.
"Le plus gros du travail, c'est l'évacuation des victimes", explique l'un des organisateurs.
Plus de 500 personnes ont été mobilisées pour cet exercice impliquant des policiers, des pompiers, la Croix-Rouge, des médecins, des ambulanciers et même des étudiants en journalisme assurant "la pression médiatique" que les forces de l'ordre tiennent à l'écart.
"Le bilan est globalement positif: on est arrivés à bien communiquer avec les forces de l'ordre, les ambulanciers, le Samu...", témoigne le commandant Scheer pour les pompiers. En revanche, le bilan théorique des victimes est lourd: six morts, 11 blessés en urgence absolue et 63 en urgence relative.
L'exercice était prévu avant que la France relève au maximum le niveau d'alerte du plan Vigipirate contre les attentats depuis l'assassinat le 13 octobre de l'enseignant Dominique Bernard dans son lycée à Arras (Pas-de-Calais).
Mais pour éviter de semer la panique, les autorités ont pris soin de stopper la circulation automobile dans le secteur et de prévenir la population de la tenue de l'exercice.
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