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Évolution de MaPrimeRénov’ : quelles conséquences pour les artisans du bâtiment mosellans ?
La jeudi 25 janvier prochain, la Capeb Moselle organise une réunion sur le dispositif MaPrimeRénov’ qui évolue en ce début d’année. Décryptage.
Quelques semaines avant l’entrée en vigueur de la réforme du dispositif MaPrimeRénov’, la Capeb exprimait ses inquiétudes : «Telle qu’elle est envisagée, cette réforme, annoncée pour le 1er janvier, portera un coup très préjudiciable à l’accélération nécessaire des travaux de rénovation énergétique, aux particuliers et à l’activité des entreprises qui les réalisent.» Si le budget de MaPrimeRénov’ est augmenté de 1,6 Md€ à 5 Mds€ en 2024, ses objectifs changent. Consacré à la rénovation énergétique des habitations, le dispositif se divise en deux types d’aides : MaPrimeRénov’ Décarbonation et MaPrimeRénov’ Travaux d’ampleur.
Mon Accompagnateur Rénov'
Le premier bouquet d’aides sera consacré à l’installation de nouveaux systèmes de chauffage, comme les pompes à chaleur, ou de production d’eau chaude décarbonés. Les particuliers souhaitant changer leur système devront alors fournir un Diagnostic de performance énergétique (DPE) daté d’après le 1er janvier 2018. Si les ménages pouvaient précédemment bénéficier de MaPrimeRénov’ pour financer l’isolation thermique seule de leur logement, ils devront à présent la coupler avec l’installation d’un nouveau système de chauffage. Le volet MaPrimeRénov’ Travaux d’ampleur concerne les travaux de grande envergure. Ceux-ci pourront bénéficier des subventions s’ils permettent de gagner au moins deux classes sur le DPE. Il s’agira de réaliser au moins deux améliorations sur son logement ou de changer son système de chauffage au fioul pour un système plus respectueux de l’environnement. Pour la première fois, les ménages auront cette possibilité de financer leurs travaux de confort d’été avec les aides MaPrimeRénov : installation de ventilateurs, protections solaires des fenêtres et portes-fenêtres. Les particuliers auront l’obligation de se faire conseiller pour les démarches par une structure indépendante labellisée Mon Accompagnateur Rénov’.
Quid des petits chantiers ?
Ce changement de paradigme, la Capeb Moselle va l’aborder lors d’une réunion dédiée dans ses locaux, le jeudi 25 janvier, à 18 h. Les doutes concernant ces évolutions seront sans doute exprimées. La Capeb notait «Dès lors que MaPrimeRénov’ est massivement orientée vers des parcours de rénovation d’ampleur, elle suppose l’intervention de plusieurs corps d’État et privilégie les entreprises générales au détriment des centaines de milliers de petites entreprises puisque la réforme ne prévoit pas faciliter la création des groupements momentanés de ces TPE, ni de permettre aux groupements momentanés d’entreprises de proposer des rénovations d’ampleur, dans le cadre d’un vrai parcours travaux. Ce qui va avoir pour conséquence d’entraîner des sous-traitances en cascade. La réforme continue de promouvoir le dispositif RGE, sans prévoir d’amélioration, dispositif qui pourtant s’est révélé inopérant contre la fraude et bien trop complexe, comme en témoigne le nombre d’entreprises qualifiées RGE qui n’a cessé de diminuer depuis plusieurs années. En privilégiant trop fortement les rénovations globales sans prise en compte d’un réel parcours de travaux, la réforme MaPrimeRénov’ exclut de fait les petits chantiers alors que ce sont précisément la multiplication de ces petits chantiers qui permettra la massification des travaux de rénovation.»
Les montants des aides en 2024
Les pompes à chaleur bénéficieront d'une augmentation de subvention de quelque 1 000 € supplémentaires. Les foyers très modestes pourront percevoir une aide allant jusqu'à 5 000 €. Les foyers modestes jusqu'à 4 000 € et 3 000 € pour les autres. Les aides pour les pompes à chaleur géothermiques seront en hausse de 2 000 €. Les ménages désirant réaliser de grands travaux dans leur logement pourront recevoir une aide allant jusqu'à 90 % du montant total des travaux, sur le base d'une assiette de dépenses plafonnée à 70 000 €. Au 1er avril, les aides pour le chauffage au bois devraient baisser de 30 %.