Evamet poursuit son plan d’investissements initié avant la crise
Entreprise historique du Creusot, Evamet n’est autre que l’un des derniers carburiers de France. Dans le cadre du plan de relance, la société a profité d’une subvention de 800 000 euros pour soutenir un investissement global de 1,6 million d’euros.
Quand d’autres achètent leur poudre de carbure de tungstène, Evamet réalise ses propres mélanges pour concevoir ses outils de coupe et ses pièces d’usure. Une façon de se démarquer de la concurrence. « Nous pouvons adapter nos mélanges pour modifier les caractéristiques des nuances et rendre par exemple un outil plus dur et ainsi répondre aux besoins spécifiques de nos clients » précise Kathia Fodil-Lemelin, co-dirigeante du groupe Evatec-tools auquel appartient Evamet. A partir de la poudre résultant de ce composé chimique, Evamet fabrique des outils qui serviront tout aussi bien au fraisage, au tournage, au perçage, au forage ou encore au carottage sur différents matériaux tels que l’acier, la fonte, l’aluminium mais aussi des superalliages, des matériaux composites ou des nids d’abeilles.
Evamet fournit ainsi les industriels de l’aéronautique comme Safran, ceux de l’énergie tels que Framatome mais aussi les secteurs de l’automobile, du ferroviaire ou de la sidérurgie ainsi que des constructeurs de machines.
Avancer malgré la crise
Après un investissement de 3,7 millions d’euros en 2009 qui a permis à Evamet d’intégrer un atelier de conception de carbure et de renouveler une partie du parc matériel, l’entreprise achève un nouvel investissement. « Après deux ans de réflexion, nous allions entamer la démarche en début d’année 2020 mais la crise sanitaire a tout stoppé. » Avec le retour des activités, Evamet a repris son plan d’investissement et sollicité le soutien du plan de relance. L’entreprise a bénéficié d’une subvention de 800 000 euros soit la moitié de l’investissement global de 1,6 million d’euros. « Nous n’aurions pas pu surmonter la crise sanitaire et entamer cet investissement en parallèle si nous n’avions pas eu l’aide de l’Etat. »
Des équipements de pointe
Deux machines ont ainsi rejoint le bâtiment classé qu’occupe Evamet au Creusot. La première, une presse électrique dont la force de pressage peut atteindre 50 tonnes, va contribuer à rendre l’entreprise plus réactive tout en fournissant une meilleure qualité et une homogénéité des produits sur les grandes séries. « Nos collaborateurs vont aussi gagner en confort de travail en produisant plus avec moins d’efforts. » La seconde, une rectifieuse robotisée avec un centre d’usinage cinq axes permettant de réaliser des outils plus complexes.
« Avec cet équipement, nous allons pouvoir nous orienter vers de nouveaux marchés. Nous gagnons en précision, gestion des flux et efficacité. » En parallèle, les équipes montent en compétence grâce à des formations chez les fabricants mais aussi in situ. « Ces nouvelles machines répondent aussi aux attentes des plus jeunes qui veulent travailler sur de nouvelles technologies. »
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert