Eurotunnel se met au golf
Coincée entre l'urbanisme calaisien et la ruralité du sud-ouest du Calaisis, la petite commune de Sangatte-Blériot tire son épingle du jeu en jouant de sa géographie côtière et de son foncier disponible. Avec une tradition balnéaire à revivifier.
C‘est l’un des grands projets de la Côte d’Opale. Comme d’autres − Calais port 2015, l’aménagement d’une zone logistique −, il vise le réveil du Calaisis. La réalisation de la plaine de loisirs de Sangatte-Blériot doit en effet redonner à la commune son lustre de station balnéaire qu’elle affiche sur les vieilles cartes postales. Le projet de golf doublé d’un écoquartier forme le futur visage environnemental. Un golf international, un golf à 9 trous, un practice et un clubhouse pour le premier volet du projet. A côté, l’écoquartier consiste en un programme résidentiel de haute qualité, intégrant une résidence de tourisme de 300 logements, 90 logements permanents, 65 villas donnant sur le golf et un ensemble hôtelier de 50 chambres. A la fin du mois de janvier, on connaîtra le nom du concessionnaire du projet de construction d’un golf et d’un parc de loisirs à Sangatte. Seul postulant à l’appel à projets lancé l’an dernier par la mairie, Groupe Eurotunnel n’oublie pas son rôle d’aménageur du territoire. Après les ZAC 1 et 2 à Coquelles, l’opérateur ferroviaire gestionnaire du tunnel (et loueur de navires pour MyFerryLink) élargit sa palette de compétences et d’interventions à la commune voisine. Guy Allemand, son maire depuis une décennie, enchaîne les projets urbains : écoquartier à Sangatte, rénovation d’équipements… «De l’autre coté du Calaisis, l’opération Grand Site du Conseil général, autour des deux Caps, pointe la lumière sur nous, indique Guy Allemand. Sangatte-Blériot doit jouer pleinement son rôle de porte d’entrée nord de ce site.» Et Eurotunnel veut jouer un rôle conséquent sur cette zone où il possède 35 hectares.
Quatre millions d’euros d’acquisitions foncières. Le calendrier aura été dans l’ensemble tenu : l’étude d’impact s’est terminée il y a une année ; début 2012, un verrou psychologique sautait avec la signature du protocole d’indemnisation des acquisitions foncières. Celles-ci sont conséquentes : 2,1 millions d’euros sont destinés aux indemnités de dépossessions foncières, les évictions et le réemploi coûteront 1,5 million de plus. En tout, plus de 4 millions d’euros pour se rendre maître du foncier total. En mai 2012, la commune lançait une Déclaration d’utilité publique (DUP). Quelques semaines plus tard, l’appel à candidatures pour la concession d’aménagement était rendue publique. L’automne dernier, se tenait l’enquête publique. Et ces jours-ci doivent voir l’arrivée officielle du concessionnaire. La pose de la première pierre en 2014 est dans le timing. L’inscription probable du Détroit au patrimoine mondial de l’Unesco devrait encore accentuer la visibilité de la petite commune du Calaisis.