Eurotunnel investit pour la sécurité de ses usagers

Trois millions d'euros. C'est à ce prix qu'Eurotunnel estime la sécurité de ses usagers, à travers un investissement colossal dans son nouveau poste de sécurité : près de 600 m2 de surface pour un poste qui regroupe l'ensemble des outils de sécurité et de prévention de l'entreprise. Ainsi, avec un apport britannique – le montant de cette contribution d'outre-Manche devant rester secret –, Groupe Eurotunnel entend donner plus de confort à ses employés. «Autrefois, nous étions deux dans deux fois 20 m2 carrés. Aujourd'hui, tout est centralisé, nous sommes cinq, dont un coordinateur, dans 547 m2.»

Les élus étaient présents pour visiter le nouveau poste de sécurité.
Les élus étaient présents pour visiter le nouveau poste de sécurité.

 

Une dépense indispensable. Le président-directeur général l’affirme : il s’agit là d’un investissement nécessaire. «La pression migratoire a existé, existe et existera en Europe, affirme Jacques Gounon. Chaque année,nous dépensons plus de vingt millions d’euros pour la sécurisation du site de Coquelles, qui voit passer un quart du trafic des flux commerciaux transmanche.» Il faut donc continuer à se prémunir contre d’éventuelles tentatives d’intrusion sur le site du tunnel sous la Manche. Thèse soutenue par Fabienne Buccio, préfète du Pas-de-Calais : «La situation s’est grandement améliorée à Calais, mais il ne faut surtout pas baisser la garde. Il serait illusoire de s’imaginer qu’il n’existera plus de tentatives de passage.» D’où l’arrivée sur le site du tunnel d’un gendarme, présent en permanence, afin de créer une collaboration efficace entre les forces de l’ordre et la sécurité du site de Coquelles.

 

Investir pour la compétitivité. Pour le président de Groupe Eurotunnel, la dépense ainsi réalisée dans ce nouveau poste de sécurité high-tech (un écran géant, un poste de crise surplombant une série de postes de surveillance ayant accès à plus de 500 caméras…) est indispensable au titre de la compétitivité de l’entreprise. Si le gros de la crise migratoire est parti avec le démantèlement, il faut tout de même que les clients du tunnel soient rassurés. «Les usagers d’Eurotunnel savent qu’ils sont complètement protégés contre tout type d’intrusion sur le site.» À savoir la présence de migrants voulant s’infiltrer dans les camions de fret (lorsqu’un camion est retrouvé en Angleterre avec un passager clandestin dans sa remorque, l’amende peut s’avérer salée…), mais aussi les tentatives terroristes. «C’est pour cette raison qu’il s’agit là d’un investissement : ces trois millions d’euros sont dépensés pour amener une sécurité supplémentaire à nos clients.» Un petit supplément de compétitivité pour le site de Coquelles, qui justifie donc cette dépense. «Nous amenons un certain confort à nos usagers, avec un trafic en continu.» Et de rares perturbations. 

 

Et le Brexit ? Jacques Gounon semble peu sensible aux dires du Premier ministre britannique annonçant son plan pour le Brexit, prenant pourtant la voie d’une solution des plus musclées : «Les déclarations de Theresa May sont plutôt rassurantes pour Eurotunnel. On se dirige vers un Royaume-Uni qui quitte l’espace économique européen mais qui veut continuer à commercer avec l’Union européenne.» Ce qui arrange tout à fait le PDG du groupe, qui entend continuer à proposer des traversées aux 2,7 millions de voitures et 1,65 million de camions qui ont choisi les services du Groupe. Par ailleurs, Jacques Gounon souhaite que les contrôles juxtaposés de la PAF et de la Border Force à Calais continuent ainsi : il s’agit là du «meilleur moyen pour être efficace» selon lui. Une frontière maintenue telle quelle et un trafic maintenu en raison du commerce qui se poursuit, pas de quoi perturber le poids lourd de l’économie calaisienne…

 

 

CAPresse

Les installations comprennent notamment un écran géant et différents postes de surveillance.

CAPresse

Les élus étaient présents pour visiter le nouveau poste de sécurité.

 

 

Encadré :

La sécurité d’Eurotunnel en chiffres 

• 570 caméras de sécurité surveillent 30 km de barrières autour du site de Coquelles.

•9 km de barrières infrarouges entourent aussi le site du tunnel.

•300 agents de sûreté et maîtres-chiens patrouillent sur le site afin de s’assurer de la sûreté du site.

•Cinq opérateurs – dont un coordinateur – plus un gendarme sont présents 24 heures sur 24.

• Les dépenses dues à la sécurité du site s’élèvent à vingt millions d’euros par an pour la sécurisation du tunnel sous la Manche.

Des mesures drastiques, mais qui doivent faire face aux 21 000 tentatives d’intrusion relevées en 2016. Pour «aucune intrusion depuis 18 mois», se félicite le président-directeur général du Groupe, Jacques Gounon, malgré une actualité très chargée en cette année 2016…