Eurotunnel en pleine confiance
Les résultats très positifs de Groupe Eurotunnel (GET) montrent un groupe en pleine croissance sur différents secteurs d’activité. Ce qui lui confère aujourd’hui le statut de première locomotive économique du Calaisis.
C’est une année réussie pour Eurotunnel : le transporteur, aménageur, logisticien national a fait feu de tout bois en 2012. On l’a vu notamment lors de la reprise en juillet dernier quand il a acquis trois des quatre navires de SeaFrance en liquidation judiciaire pour les louer à la coopérative ouvrière MyFerryLink. On le voit aussi, en fin d’exercice, d’après les chiffres communiqués par la direction : 14% de croissance de son chiffre d’affaires global et des hausses dans toutes ses activités. Les navettes ont ainsi progressé de 16%, les trains à grande vitesse de 2% (avec près de 10 millions de personnes transportées), les autocars de 5%… En tout, GET aura convoyé environ 20 millions de personnes sur le Détroit en 2012. Un record. De son côté, la filiale Europorte dédiée à la gestion des infrastructures constate une augmentation de 28% (à 209,5 millions d’euros). Dans le détail, on observe que sur les navettes, l’activité a généré 478,1 millions d’euros (chiffre non audité) contre 413,1 en 2011. Les chiffre des réseaux ferroviaires se sont légèrement tassés avec une baisse de 1% (285,7 millions d’euros en 2012 contre 287,5 en 2011). Le lien fixeaura développé un chiffre d’affaires de 776,7 millions d’euros, soit une hausse de 9% par rapport à 2011. Le cap de 1,5 million de camions annuels transportés est presque atteint, «plaçant Eurotunnel très loin devant ses homologues comme leader mondial du ferroutage». Mieux, «la part de marché atteint 43,5% sur l’année. Jamais Eurotunnel n’a transporté autant de camions qu’au cours des 12 derniers mois dépassant l’année 2007, la référence absolue jusqu’ici».
Carton plein sur presque tous les secteurs. Eurotunnel accompagne la reprise de marché transmanche qui a crû de 2,5% en 2012, tout en restant 10% inférieur à l’année de référence pour le groupe. Pour autant les gains de parts de marché se font aussi à contre-courant sur certains secteurs : le trafic des véhicules reste «dynamique» alors que le marché s’est contracté de 2,4%. Grâce à des événements comme les Jeux olympiques de Londres ou le Jubilé de la Reine, sa part de marché a augmenté de 4,4% à plus de 50%. Chez Europorte, l’arrivée de certaines filières a contribué à faire croître la facturation de la filiale : «Le tonnage de céréales transportées par Europorte en France s’est accru de 20% en 2012.» Europorte joue de sa licence européenne et de sa certification belge pour séduire les chargeurs. Présente à Dunkerque, Europorte, avec des perspectives vers le port d’Anvers tout en restant attachée au Calaisis, affiche une belle confiance : la filiale de GET a remporté tous les appels d’offres des ports français auxquels elle s’est porté candidate, se félicite la direction. Dans ce tableau idyllique, il y subsiste néanmoins quelques points noirs, comme la baisse du nombre de trains de marchandises (6,3%). La faute, selon Eurotunnel, à la SNCF qui a arrêté son activité de wagons isolés sur le transmanche et au fait qu’RFF «a imposé une surcharge au passage de Frethun».
MyFerryLink. Plus problématique : la situation de MyFerryLink. Dans l’attente d’une communication de sa direction, Eurotunnel a dévoilé les premiers chiffres de la compagnie maritime à qui elle loue ses navires. La nouvelle compagnie maritime transmanche n’a réalisé que 6,9 millions d’euros de chiffre d’affaires entre août et décembre 2012. Un chiffre qui n’est pas «représentatif du potentiel de cette activité» selon Eurotunnel qui compte bien voir ces résultats s’améliorer à partir de février où les trois navires loués seront opérationnels en même temps. Le mois suivant, Eurotunnel aura déposé son offre relative à la gestion des ports de Calais et de Boulogne-sur-Mer, en concurrence avec la CCI Côte d’Opale.
Dernières tendances
Au dernier trimestre 2012, GET affichait toujours une aussi bonne forme : 112,7 millions d’euros pour les navettes (contre 101,1 au quatrième trimestre 2011), soit une augmentation de 12%. Les réseaux ferroviaires se redressaient avec une hausse de 1% (69,3 millions d’euros contre 68,1 sur la même période en 2011). Enfin, Europorte pouvait se targuer d’une augmentation de 18% de son activité avec un chiffre d’affaires de 55,1 millions d’euros contre 46 sur la même période en 2011. Le nombre de camions transportés était lui aussi en augmentation de 8% ; le nombre de voitures a progressé de 9% ; les autocars de 13%, les trains à grande vitesse de 5%. Ceux de marchandises redressaient la barre avec une double hausse de 11% (en tonnes) et 9% (en nombre de trains).