Deux ans après le lancement de l'incubateur FALC

EuraTechnologies au cœur du déploiement de la fintech

La digitalisation n'épargne pas les métiers de la banque. Pour dynamiser le fonctionnement de grands groupes du secteur, EuraTechnologies les invite à accompagner des jeunes pousses au sein de l'incubateur FALC. Les uns ont l'expertise, les autres ont des idées innovantes, le tout mène à la réussite.

Julien Trucy, chef de projet Fintech pour EuraTechnologies.
Julien Trucy, chef de projet Fintech pour EuraTechnologies.

Le mot «fintech» fait souvent penser aux néo-banques et à tout moyen de paiement digital. Mais EuraTechnologies a choisi d'élargir cette définition. En 2018, le fleuron lillois a lancé l'incubateur FALC (pour Fintech, Assurtech, Legaltech et Cybersécurité), où chaque jeune pousse est accompagnée par une flopée de grands groupes partenaires pour une durée minimum d'un an. Parmi eux, le Crédit agricole Nord de France, la Banque populaire du Nord, la Caisse d’épargne Hauts-de-France, Natixis assurances, l’Ordre des avocats au barreau de Lille, l’IXAD, la Chambre des notaires du Nord - Pas-de-Calais, la Chambre régionale des huissiers de justice du Nord - Pas-de-Calais et l’EDHEC.

«Nos partenaires ne sont pas uniquement des banquiers, parce que nous ne voulons pas créer des produit pensés par des banquiers pour des banquiers. Notre approche est inclusive : nous acceptons toute société qui peut s'intégrer dans un réseau bancaire, pour un travail en collaboration avec des banquiers et des avocats», indique Julien Trucy, chef de projet Fintech pour EuraTechnologies.

Cette collaboration étonnante (puisque certains partenaires sont aussi concurrents) a pour but de donner le meilleur démarrage possible à une start-up, tout en apportant de nouvelles compétences aux grands groupes. «L'objectif initial d'EuraTechnologies est de créer de l'emploi. Les incubés ont accès à notre écosystème et bénéficient de l'expertise des grands groupés associés. Ce sont les partenaires qui financent l'accompagnement. Cependant, il n'y a aucune exclusivité commerciale avec les parties prenantes, précise Julien Trucy. Nous savons que les entreprises doivent diversifier leur clientèle pour survivre.»

Et la formule fait ses preuves. En deux ans, une quarantaine de sociétés ont été accompagnées par l'incubateur FALC. Le dispositif attire bon nombre de candidats, à l'image des fondateurs parisiens de la start-up Trade-In, qui ont fait le déplacement jusque Lille pour bénéficier des offres d'EuraTechnologies.

Passage à deux appels à projet par an

En théorie, les trois premiers mois d'incubation sont composés d'ateliers animés par des experts, d'immersions réelles dans le monde des secteurs ciblés, ainsi que de séances de mentorat personnalisées et collectives. Suivent neuf mois d'accompagnement individualisés des projets sélectionnés.

La pandémie a cependant secoué ce mode de fonctionnement. Dès son lancement, l’accompagnement était prolongeable au-delà des 12 mois minimum afin d'offrir un développement optimal aux projets prometteurs. Cette année, il semble que la prolongation fasse règle générale pour la promotion en cours. «Nous restons compétent dans l'accompagnement individuel à distance, mais, forcément, nos incubés ne profitent pas de la synergie qui devrait avoir lieu au sein d'EuraTechnologies», avoue, frustré, Julien Trucy.

Pour se concentrer sur les porteurs de projet déjà sélectionnés, l'équipe a également décidé de réduire le nombre d'appels à projet de trois à deux par an, en avril et septembre. «Le recrutement a déjà commencé pour avril prochain. C'est un challenge de recruter en ce moment, sans les salons... Mais il est toujours possible de candidater sur notre site internet», invite le chef de projet.