Eurafibre dérive sur Lille la fibre optique Paris-Amsterdam

L’opérateur télécom du très haut débit à Villeneuve-d’Ascq, qui couvre aujourd’hui l’ensemble de la métropole lilloise, achève le second nœud de raccordement de cette fibre d’un fournisseur d’accès internet américain sur une quinzaine de kilomètres.

Eurafibre dérive sur Lille la fibre optique Paris-Amsterdam

C’est à ce jour la plus grosse commande dans la jeune existence d’Eurafibre. C’est cette TPE villeneuvoise de cinq salariés, créée en 2011, qui a été choisie pour assurer le raccordement sur la métropole lilloise de l’une des plus longues fibres optiques traversant l’Europe. Cette fibre de l’un des importants fournisseurs d’accès internet mondiaux qui relie Amsterdam et Paris est en cours de dérivation au data center du CIV à Sainghin-en-Mélantois. «Il y a deux arrivées de cette fibre sur Lille, explique Maxence Rousseau, dirigeant d’Eurafibre. Une première arrivée qui vient du sud, c’est-à-dire Paris, et une seconde arrivée qui vient du nord, c’est-à-dire Amsterdam. Les deux dérivations ne passent pas par les mêmes fourreaux. Ce qui fait que s’il arrive quelque chose à l’une, l’autre continuera de fonctionner.» Une double adduction sur une quinzaine de kilomètres qui permet d’étendre un peu plus le réseau de fibre optique de la Métropole. La dérivation en provenance de Paris vient d’être achevée tandis que celle en provenance d’Amsterdam était encore en cours d’installation début décembre.

Deux ans après sa création, Eurafibre totalise ainsi quelque 120 km de fibre optique déployés exclusivement pour le compte d’entreprises. Sa zone d’intervention se limite à la métropole lilloise. Face aux gros opérateurs nationaux, Eurafibre affirme ainsi faire le choix de la proximité. «C’est ce qui nous permet d’être réactifs, fait savoir Maxence Rousseau. Quand les autres mettent entre trois et quatre mois pour poser la fibre, nous mettons, nous, entre quinze jours et deux mois.» Chez Eurafibre on pense aussi être compétitifs : «Nos prix sont deux à dix fois moins élevés.» Généralement les gros opérateurs facturent un prix unique quelle que soit la longueur, quand ceux comme Eurafibre proposent «des tarifs adaptés à la distance». Un autre point fort dont la TPE villeneuvoise fait grand cas c’est la «non-dépendance vis-à-vis de sous-traitants». «Tout est fait par nous-mêmes. Il y a donc une capitalisation de l’information en interne. Les gros opérateurs sous-traitent l’ensemble de leurs prestations. Ce qui fait qu’ils n’ont plus de retours de terrain nécessaires à la réactivité en cas de panne par exemple.»

C’est aussi Eurafibre qui a installé la fibre optique à la Plaine Images à Tourcoing. Sur la métropole lilloise, l’opérateur télécom de l’avenue de la Créativité à Villeneuve-d’Ascq couvre en particulier les pôles d’excellence (EuraTechnologies, Eurasanté, Haute-Borne, etc.).

En octobre dernier, Eurafibre a relié les sites de Bonduelle et de Kiabi à Villeneuve-d’Ascq également,au data center du CIV pour des débits allant jusqu’à 10 gigabits par seconde. La tendance des entreprises à déployer leur informatique dans le cloud tire le marché. Si les liaisons aux data centers représentent les plus grosses commandes, les interventions de loin les plus nombreuses consistent en connexions à Internet (10 mégabits/s à 1 gigabit/s). L’an dernier,  pour le compte d’Anios, spécialiste lillois de la désinfection, l’intervention a consisté à la fois en liaison avec un data-center et connexion internet mais aussi en liaison de site à site.

Filiale d’ATE, spécialiste de l’hébergement et de l’infogérance, Eurafibre compte doubler son activité en 2014.

Lille, première métropole à signer la convention tripartite «très haut débit»

L’objectif est de relier d’ici à 2020 chaque habitant de la métropole lilloise à la fibre optique. Pour ce faire, LMCU a signé le 28 octobre dernier une convention avec l’Etat et les deux opérateurs SFR et Orange. Ainsi, 85 communes seront connectées au très haut débit, dont 70 par SFR et 11 par Orange. 

D.R.