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Être micro-entrepreneur en Moselle, pas d'impro !

«Comment créer une micro-entreprise ?». C’est le thème d’un webinaire organisé par le CCI Moselle Métropole Metz le mardi 3 mai. Une initiative au cœur d’une actualité économique qui voit exploser le nombre de créations de micro-entreprises. 6 935 ont vu le jour l’an passé en Moselle. Soit plus de 6 entreprises nouvelles sur 10.


Le paysage de la micro-entreprise révèle une mosaïque de parcours et de motivations.
Le paysage de la micro-entreprise révèle une mosaïque de parcours et de motivations.

La Covid-19 n’a pas ralenti la vague. En Moselle, la part des micro-entreprises va crescendo. Il s’en est créé 6 935 l’an passé. Soit plus de 60 % de la totalité des nouvelles entreprises. Du jamais vu depuis le lancement du statut en 2009. On s’interroge souvent face à cette mosaïque de micro-entrepreneurs. Comment dessiner leur profil ? Il s’agit ici d’un ensemble hétérogène de personnes, qui sont actives dans une multitude de secteurs d'activités, rendant les analyses globales aléatoires. De plus, jusqu'à une période récente, l'image de ces néo-créateurs souffrait de préjugés tels que : «les gens font ça par contrainte après avoir été licenciés», «ce ne sont que des petits boulots sans intérêt», «ils ne font pas de chiffre d'affaires.»

Le choix de la simplicité

En 2022, ce n’est pas vraiment la réalité. On trouve là beaucoup de femmes et d’hommes en quête de sens, y compris dans leur quotidien professionnel. La crise de la Covid-19, avec ses confinements et ses couvre-feux, a grandement favorisé les longues périodes d'introspection, pendant lesquelles nombreux sont ceux qui ont réfléchi à leur stratégie personnelle. Pour certains, cela a agi comme un véritable déclic : pourquoi attendre encore afin de faire ce dont je rêve depuis longtemps ? Et de vouloir franchir le Rubicon. Cette réflexion conduit un grand nombre de personnes à avoir envie d'entreprendre afin d'initier une activité qui leur plaît vraiment. Ils ont cette appétence mais peuvent être parfois hésitants face à la complexité administrative qu'ils perçoivent de la création d'entreprise. C'est tout naturellement alors qu'ils optent pour le statut de la micro-entreprise. Ne sachant pas si leur nouvelle activité va bien fonctionner, ce statut leur permet de faire un galop d'essai. Certes, parfois, leur activité ne décollera jamais. En revanche, pour d'autres, cela peut rapidement leur procurer un revenu tout à fait correct.

Les données d'un succès

Pour rappel, à ce jour les plafonds de chiffre d'affaires s'élèvent à 72 600 € pour les prestations de services et à 176 200 € pour les activités d'achat-revente. Si l'on soustrait les impôts, les charges, les cotisations sociales, cela peut représenter nettement plus de revenus que le Smic. De plus en plus de créateurs d'entreprise ont choisi volontairement ce statut et qui, soit vivent pleinement de leur passion avec enthousiasme, soit la développent en parallèle de leur activité salariée ou de leur retraite. En 2021, 995 900 micro-entrepreneurs se sont lancés, c'est tout de même près d’un million de Français. En cumul, ce sont aujourd'hui plus de deux millions de personnes en France qui sont micro-entrepreneurs, soit près de 3 % de la population et près de 10 % de la population active ; et ce chiffre augmente donc tous les ans. Le chiffre d'affaires moyen, de 11 298 euros. Comme toute moyenne, il mérite toutes les précautions d’usage et ne veut rien dire en soi. À ce jour, 80 % des auto-entrepreneurs réalisent un chiffre d'affaires, contre 20 % qui ne réalisent aucune vente. Pour certains, c'est un revenu complémentaire, pour d'autres, c'est leur revenu principal.

La rigueur du créateur

Seize secteurs d'activités concentraient 75 % des micro-entrepreneurs. Parmi eux, la construction (11,8 %), les arts, spectacles et autres activités récréatives (6,9 %), les transports (5,8 %), le conseil (5,8 %), l'industrie (5,4 %), la santé (4,9 %), l'enseignement (4,3 %) ainsi que la coiffure et les soins du corps (4,2 %) regroupent plus de 40 % des micro-entrepreneurs administrativement actifs. Enfin, nombre d’entre eux ont un double statut, salarié, étudiant ou retraité. 19 % des auto-entrepreneurs ont moins de trente ans et 12 % ont plus de soixante ans. Deux chiffres démontrent que ce statut permet véritablement un épanouissement personnel. En effet, un micro-entrepreneur sur trois cumule son activité avec un emploi salarié dans le secteur privé. Lorsqu'ils sont salariés, ils le sont, pour 78 % d'entre eux, dans un secteur différent de celui de leur emploi. On le voit donc, nous sommes loin du cliché du coursier. Les micro-entrepreneurs ont désormais toute leur place dans le paysage de l'entrepreneuriat, leur choix de vie et leur dynamisme sont de bon augure pour l'économie française. L’atelier en webinaire de la CCI Moselle Métropole Metz s’inscrit dans ce panorama. Avec cette question en forme de fil rouge : «Pourquoi choisir le régime de la micro-entreprise ?» Avantages, inconvénients : deux heures pour bien appréhender ce statut. Car, comme pour toute forme d’entrepreneuriat, il n’y a pas de place pour l’improvisation. La rigueur et la méthodologie sont les maître-mots.

Repères :
Mardi 3 mai, 14 h à 16 h
Événement en ligne
Contact : entreprendre@moselle.cci.fr

Les questions clés quant à la micro-entreprise :

. Qui peut la créer ?

. Quel en est le fonctionnement ?

. Quel est son régime social ?

. Quel est son régime fiscal ?

. Quelles sont les formalités d'immatriculation ?