Stéphane Lagnel, directeur de Meuse Attractivité : «être le premier département rural innovant de France»

Créée en novembre 2019, quelques mois avant la crise Covid, mais opérationnelle depuis 2021, Meuse Attractivité joue le rôle de catalyseur avec la volonté de lever les freins et mieux accompagner les chefs d’entreprise.

© A.M «Nous sommes engagés dans un travail de fond», estime Stéphane Lagnel, le directeur de Meuse Attractivité en poste depuis quatre ans.
© A.M «Nous sommes engagés dans un travail de fond», estime Stéphane Lagnel, le directeur de Meuse Attractivité en poste depuis quatre ans.

«On a travaillé sur une vision, une ambition de devenir le premier département rural innovant de France. C’était le cas sous la Renaissance. Retrouvons cet ADN avec de l’innovation d’usage», confie Stéphane Lagnel, le directeur de l’agence meusienne. Cet ancien industriel originaire de Normandie a organisé l’association comme une entreprise, conscient de «la nécessité de ne pas faire perdre de temps aux chefs d’entreprise» dans ce département connu pour ses problèmes d’infrastructures et de mobilité. Depuis 2022 et la signature d’une convention avec la région Grand Est, l’association est mobilisée sur trois axes prioritaires avec l’accompagnement des industriels du territoire. Ils sont une centaine à être suivis de près. L’enjeu est de nouer avec eux une relation de confiance pour qu’ils aient le réflexe Meuse Attractivité. 

La deuxième action complémentaire est de proposer des petits-déjeuners techniques et thématiques. Mais pas question d’organiser des rendez-vous informatifs. «Nous sommes là pour identifier leurs besoins et élaborer des solutions communes. C’est le cas avec le photovoltaïque où nous avons eu une réunion autour de l’énergie pour une autoconsommation locale», ajoute-t-il. Le dernier volet commandé par la région est de pouvoir répondre à la demande de sociétés extérieures qui souhaiteraient s’implanter en Meuse. Territoire agricole par excellence, des opportunités existent, mais elles ne doivent pas empêcher un travail partenarial avec les départements voisins, comme ça a été le cas récemment sur le bassin d’emploi de Nancy-Toul. 

Faire venir des cadres ou des entrepreneurs, c’est un autre défi compte tenu des freins meusiens sur les salaires (plus bas) ou sur l’offre résidentielle limitée (pour ne pas dire inexistante). Si Meuse Attractivité joue un rôle d’analyste, elle connait ses limites, n’étant pas décisionnaire ou financeur. C’est donc aux politiques d’engager des actions et de les financer.

La cohésion d’appartenance en ligne de mire

L’agence a travaillé au cours des derniers mois sur les carences en termes d’offres hôtelières. Aujourd’hui, une perte de potentiel est clairement identifiée dans les secteurs de Bar-le-Duc, Étain et Montmédy, faute d’équipements de qualité. Une étude a donc été réalisée avec des experts et dévoilée le 19 décembre aux différents partenaires. Pour coller à la réalité de ces bassins de vie, les chefs d’entreprise installés à proximité ont été sondés sachant que la manne touristique ne sera pas suffisante. Pragmatisme, accompagnement et données chiffrées sont les maîtres-mots de cette initiative. 

«Sur le développement économique ou touristique, on doit toujours s’interroger sur comment on peut valoriser la valeur créée. L’idée est de rendre le territoire attractif, avoir un écosystème favorable. C’est un travail de fond, qui demande du temps. Chaque action correspond à une brique. On se doit d’avoir une stratégie opérationnelle sur cinq ans», estime Stéphane Lagnel. Dans les prochains mois, un travail va être renforcé auprès des intercommunalités et de leurs agents de développement économique autour des zones d’activités. 

Avec une équipe réduite à 13 agents, ce Meusien d’adoption est parfaitement conscient qu’il doit parfois savoir «dire non» et sélectionner les projets engagés. Celui sur la cohésion d’appartenance en lien avec la marque territoriale et la marque entrepreneurs fait d’ailleurs partie de ses priorités.

A.M.