Être femme dans le BTP
Si la part des femmes dans la branche du bâtiment a bien progressé depuis l’an 2000, passant de 8,6 % à 12,3 % en 2019, du chemin reste à parcourir pour parler d’égalité. Pourtant, les nombreuses initiatives lancées par les syndicats professionnels et les entreprises pour renforcer l’attractivité des métiers du BTP, déclinées à l’échelon lorrain, sont de bon augure et portent l’espoir d’un futur prometteur.
On le constate encore en 2020. Sur un chantier de travaux publics, les femmes se font encore assez rares. Pourtant, les métiers du BTP ont bien évolué, avec une progression des techniques et des modes de travail diminuant la pénibilité et privilégiant l’habilité. On pense ici à la mécanisation, aux engins de levage, aux matériels et conditionnements plus légers. Si le secteur reste à dominante masculine, les choses changent cependant et c’est tant mieux. Elles représentent aujourd’hui en France plus de 12 % de l’effectif salarié de la branche contre moins de 8 % en 2000. Une progression régulière. 13 % des effectifs salariés féminins du bâtiment sont des ingénieurs et assimilés cadres, 78 % des employées, techniciennes et agents de maîtrise et 9 % des ouvrières. Vu sous le prisme de la situation en Grand Est, le secteur emploie 11 680 femmes – soit 12 % de salariés -. Elles occupent à 34,5 % des fonctions administratives et de direction et 9,8 % des fonctions de direction de chantier et d’encadrement. La Fédération française du Bâtiment déploie depuis une vingtaine d’années une active et probante politique de promotion de ses métiers, pour en dynamiser les recrutements. En Lorraine ont percé des initiatives prometteuses et percutantes, portées sur les territoires. La Capeb n’est pas en reste, animée par le même volontarisme.
Sensibiliser les jeunes
Aujourd’hui, 24 % des TPE-PME du BTP hexagonal sont dirigées par des femmes. Elles sont présentes dans les 32 métiers du bâtiment, à tous les niveaux de responsabilités : ouvrières, techniciennes, ingénieures, conductrices de travaux, chargées d’affaires, dirigeantes. Les expériences et les témoignages vont dans un même sens : leur présence a une influence significative sur la modernisation de ces métiers. Initialement vues d’un regard étonné, elles savent désormais s’imposer et gagnent le respect au sein des équipes. On les trouve comme électriciennes, peintres, grutières, maçonnes, carreleuses, couvreuses-zingueuses. Derrière cet élan positif se profile un autre enjeu pour la branche du Bâtiment et des Travaux Publics. Celui du rajeunissement de ses effectifs. L’avenir se dessine dès à présent. 26 % des salariées du BTP en France ont plus de 50 ans. Seulement 18 % ont moins de 30 ans. L’une des clés de la féminisation des métiers du bâtiment passe par un intense et inlassable travail de sensibilisation auprès des collégiennes et lycéennes pour montrer toute l’attractivité de la branche en termes de métiers épanouissants et de carrières évolutives. Ici, comme dans tant d’autres domaines sociétaux, dans les pratiques et les mentalités, la mixité passe par un vecteur décisif : les femmes avec les hommes ensemble, et pas l’un ou l’une contre l’autre.
À propos des apprenties
Près de la moitié (43 %) des apprentis formés par une entreprise artisanale du BTP sont mineurs. Les diplômes les plus préparés sont des CAP et confirment que le bâtiment demeure très investi dans la formation des jeunes. 32 % des apprentis du bâtiment artisanal ont entre 18 et 19 ans, 15 % 20 ou 21 ans et seulement 10 % ont 22 ans ou plus. Les apprentissages artisanaux sont généralement plus attrayants pour les hommes que pour les femmes, avec quelques exceptions dans des métiers particuliers. Dans le BTP, les femmes représentent 4 % des effectifs en formation. Les métiers les plus plébiscités par les femmes qui choisissent la voie de l’apprentissage dans une entreprise artisanale sont ceux liés aux travaux de peinture, qui ne forment pourtant que 610 apprenties en France.