Eté 2021 : le tourisme en convalescence
Grâce à l’allègement des mesures sanitaires et à la progression de la vaccination, les indicateurs du secteur du tourisme en France s’améliorent. L’affluence des Français dans l’Hexagone comme destination de vacances, en lien avec l’épidémie, a bénéficié à l’hôtellerie, confirme l’Insee, dans un premier bilan de la saison estivale 2021, publié début octobre.
Comme en 2019, 31 % de Français sont partis en vacances, cet été. Le littoral, la montagne ...et la campagne, ils ont privilégié la destination France, confirme l’Insee. Cet attrait pour l’Hexagone, influé par la pandémie, a profité à l’hébergement marchand (hôtellerie, campings, locations via les plateformes) : la fréquentation a atteint 80%, en juillet dernier, soit un niveau supérieur au même mois de 2019, selon les données de l’Insee, publiées dans le cadre de sa note globale de conjoncture, début octobre. Dans l’hôtellerie, avec 18,9 millions de nuitées, la fréquentation des touristes en France a atteint 81% de son niveau d’avant-crise. Mieux, la plus forte fréquentation depuis 2011 concerne le tourisme des résidents (14,8 millions de nuitées). Cette tendance contraste avec celle observée durant l’été 2020, où l’hébergement collectif (chez des amis, en famille, en résidences secondaires) avait été plébiscité.
À l’instar des mois précédents, l’hôtellerie en France, en juillet, a été impactée par l’absence de la clientèle internationale, ainsi que l’attirance limitée pour les sites urbains par la clientèle des vacanciers.
L’Île-de-France souffre
La bonne tenue du tourisme domestique s’est reflétée sur tout l’Hexagone, à l’exception de la région Île-de-France qui a enregistré une forte baisse de fréquentation, en juillet. En régions, les taux d’occupation des hôtels ont dépassé 60% et se sont élevés à environ 75% en Provence-Alpes-Côte d’Azur, précise Atout France, l’agence de développement touristique, dans sa note de conjoncture, publiée le 22 septembre, contre 40 % à Paris et en Île-de-France. Le nombre de nuitées passées en Île-de-France a chuté de moitié par rapport à juillet 2019, en raison de « la désaffection de la clientèle étrangère » et de la diminution des touristes résidents dans la région, confirme l’Insee. Cette situation, et en particulier, celle de Paris « reflète la situation des grandes capitales européennes, où la reprise du tourisme semble partielle », décrit l’Institut de statistique.
Les touristes des pays frontaliers de retour
En juillet, la majorité de la clientèle étrangère des hôtels en France était composée de touristes en provenance de pays géographiquement proches (Belgique, Allemagne, Pays-Bas ou Suisse), précise l’Insee. La fréquentation hôtelière a été, par contre, cinq fois plus faible pour les touristes en venant du Royaume-Uni et d’Amérique du Nord, les deux principales clientèles étrangères des hôtels avant la crise. La chute des flux au Royaume-Uni peut être corrélée à « la circulation du variant delta de Covid en France » et au « contexte du Brexit », indique l’Insee.
Les recettes touristiques rebondissent
En termes de recettes touristiques, la situation semble « plus favorable » en France que chez les voisins européens. Les recettes du tourisme international ont ainsi progressé de +21,3% en juillet dans l’Hexagone, par rapport au même mois un an auparavant, mais reste en repli par rapport au niveau de juillet 2019 (-34,2%), selon Atout France.
La dynamique de fréquentation des Français dans l’Hexagone s’est accompagnée d’une envie de consommer. Leurs dépenses touristiques en carte bancaire, les deux mois d’été, ont été plus importantes qu’aux mêmes mois de 2019, en particulier dans l’hébergement (+23%). Elles ont progressé dans presque tous les territoires, plus nettement dans le Sud et sur l’ensemble du littoral, précise l’Insee. En août, en revanche, les dépenses en restauration, ont été en retrait, probablement impactées par l’instauration du passe sanitaire.
La résistance du tourisme résident, accompagné d’un dynamisme dans les dépenses touristiques, a contribué à amortir, sans la compenser, la désaffection des touristes étrangers par rapport à juillet 2019, résume l’Insee. Pour le mois d’août 2021, les premières indications, «confirment ces tendances avec des résultats très contrastés entre Paris, qui continue d’afficher un déficit de demande par rapport à 2019, et les régions qui se trouvent quasiment à l’équilibre », d’après Atout France.
Jihane MANDLI et B.L