EPR 2 à Penly : La CCI estuaire Seine dans les starting-blocks pour accompagner les entreprises du territoire
Avec 15 milliards d’investissements et près de 8 000 emplois estimés lors du pic des travaux, le chantier de l’EPR 2, à Penly, devrait offrir de nombreuses opportunités pour les entreprises locales.
Ce 28 juin, les rendez-vous de l’industrie, régulièrement organisés par la CCI Seine Estuaire, étaient très attendus. Deux cents personnes ont assisté, au Havre, aux interventions consacrées aux marchés qui seront générés par le grand carénage et les EPR2. L’objectif de cette demi-journée : que les entrepreneurs aient toutes les cartes en main pour répondre aux prochains appels d’offres.
Il faut dire que les chiffres annoncés ont de quoi faire rêver : 15 milliards d’investissements et près de 8 000 emplois estimés lors du pic des travaux, en 2029-2030, à Penly, pour la paire de réacteurs EPR2 (de deux fois 1 650 mégawatts). « Ces chantiers démarrent en 2024 et dureront, une dizaine d’années, souligne Yves Lefebvre, président de la CCI Seine Estuaire. Je suis convaincu qu’il y a des opportunités pour toutes les entreprises, quelles que soient leur taille. C’est d’abord une question de volonté. »
Des marchés accessibles
Un constat partagé par EDF qui s’appuie sur l’expérience de Flamanville. 300 contrats concerneront les trois projets d’EPR2 échelonnés à Penly, puis à Gravelines (Nord) et enfin à Bugey ou au Tricastin (Ain). « Ce n’est pas le cas des contrats identifiés « 7 000 », qui répondent aux besoins du site, et « 2 800 », qui concernent la construction de bâtiments tertiaires », souligne Isabelle Soulier, attachée à la direction au projet d’EPR2, au pôle architecte industriel d’EDF. Ceux-ci « présentent moins d’enjeux » et ne nécessitent généralement pas la qualification « nouveau nucléaire ». « Ils sont donc beaucoup plus accessibles pour les entreprises locales » constate Isabelle Soulier.
En effet, autour de la zone de travaux classée nucléaire, s’entendra une zone plus classique de chantier. C’est dans cette seconde partie que des opportunités existent. « Nous aurons des clôtures de chantier à installer, illustre à titre d’exemple Antonio Di Nino, responsable des contrats de site EPR2 de Penly chez EDF. Il nous faudra également de nombreux services tertiaires comme des moyens de restauration, des véhicules tout terrain… ». Par ailleurs, EDF a instauré plusieurs dispositifs pour inciter ses fournisseurs à choisir des sous-traitants locaux. Mais dans la pratique, comment saisir ces marchés ?
Accéder aux appels d’offres
« Tout l’enjeu, pour la CCI, est que les fournisseurs de rang 1 se mettent en phase avec les PME du territoire » résume Vincent Laudat, vice-président de la CCI Normandie dans la capsule vidéo diffusée aux entrepreneurs. Pour cela, la chambre consulaire s’appuie sur sa plateforme CCI Business sur laquelle EDF mettra tous ses appels d’offres. L’accès est gratuit pour les entreprises tout comme leurs référencements, qu’elles peuvent réaliser elles-mêmes. Des services plus poussés de mise en relation sont également proposés sur abonnement. Mais attention, « Nous vous accompagnons dans une croissance mesurée, mais nous ne voulons pas que vous fassiez du « tout nucléaire », cela n’a pas de sens » tient à avertir Pascal Joulain, directeur de projets Normandie et France au sein de la CCI Normandie.
Et, excellente nouvelle pour les entrepreneurs présents ce même jour… Le conseil d'administration d’EDF, a validé la de dépôt de la « demande d'autorisation de création » pour l'EPR 2 de Penly. Une étape supplémentaire pour ce projet d’ampleur en Normandie, et, plus généralement, pour la décarbonation de l’énergie en France.
Pour Aletheia Press, Laetitia Brémont