Épisode caniculaire: coup de chaud sur la France... et sur les JO-2024 mardi

Avec jusqu'à 40°C lundi dans le Sud, la France fait face à sa première vague de chaleur de 2024 qui s'étendra mardi plus au nord et concernera les sites olympiques en Île-de-France, sans reports d'épreuves...

Le public se rafraîchit au "Miroir d'Eau" à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, le 28 juillet 2024, alors qu'une vague de chaleur pèse s'installe sur le sud du pays © Philippe LOPEZ
Le public se rafraîchit au "Miroir d'Eau" à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, le 28 juillet 2024, alors qu'une vague de chaleur pèse s'installe sur le sud du pays © Philippe LOPEZ

Avec jusqu'à 40°C lundi dans le Sud, la France fait face à sa première vague de chaleur de 2024 qui s'étendra mardi plus au nord et concernera les sites olympiques en Île-de-France, sans reports d'épreuves à ce stade malgré une vigilance jaune.

Quelque 41 départements d'une large portion méridionale sont désormais concernés par cette vigilance orange aux fortes chaleurs, a annoncé Météo-France.

Lundi, des températures de 40,6°C et 40,1°C ont été relevées à 17h00 respectivement à Moules-et-Baucels (Hérault) et Les Vans (Ardèche), avec également 38,7°C à Bordeaux ou 38,1°C à Toulouse.

"Ce sont des valeurs remarquables et qui deviennent de plus en plus fréquentes depuis quelques étés déjà", explique à l'AFP Gaëtan Heymes, prévisionniste de Météo France, qui évoque des températures "relativement exceptionnelles".

Pour mardi, 45 départements ont été placés en alerte orange dans la moitié Sud, avec une frange plus au nord, allant de la Loire-Atlantique au Haut-Rhin en passant par les départements franciliens, placée en vigilance jaune pour la chaleur ou les orages.

Météo-France évoque un "épisode caniculaire de relativement courte durée mais particulièrement intense".

"Ces fortes chaleurs progressent vers le nord du pays. Les 36°C (seront) atteints ou dépassés sur une grande partie du pays" mardi, prévoit l'institut, qui s'attend à voir le mercure dépasser à nouveau 40°C localement.

Beaucoup s'hydrater

"J'ai mis de la crème solaire, je bois beaucoup d'eau, je reste à l'ombre le plus possible", a déclaré à l'AFP Marie Berthomieu Ndoudi, 26 ans, enseignante toulousaine. "En plein milieu de la place du Capitole, c'est intenable. La nuit, j'ai très chaud (...). Je vais essayer de partir à la campagne quelques jours au frais".

Les horaires des piscines et parcs publics de Toulouse ont été étendus, comme à Bordeaux où, sur le chantier estival de la ligne B du tramway de la métropole girondine, la chaleur a poussé à modifier les horaires de travail.

"Pour les personnes fragiles, il faut beaucoup s'hydrater. Il faut évidemment éviter de sortir lorsque la période de la journée est la plus chaude", a rappelé sur BFMTV Frédéric Valletoux, ministre démissionnaire délégué chargé de la Santé, qui a appelé les sportifs à proscrire les "efforts physiques intenses".

Une difficulté additionnelle pour les athlètes olympiques en lice mardi en Île-de-France.

"À Paris et en région parisienne, (...) les températures maximales atteindront 34 à 36°C mardi et baisseront mercredi", selon Météo-France, avec possibilité d'orages "qui se propageront du Centre-Ouest vers les frontières belge et allemande en passant par la région parisienne".

Pas d'épreuves reportées

La vague de chaleur affectera donc sportifs et spectateurs, même si le Comité d'organisation des JO (Cojo) a assuré n'avoir pas prévu pour l'instant de reports d'épreuves.

Place de la Concorde à Paris, où un soleil de plomb a régné lundi sur le bitume du skatepark, les skaters ont souvent utilisé des packs de glace pour se rafraichir le crâne ou le visage entre les runs, à l'ombre de l'obélisque de Louxor. Mais ils sont habitués: "On a l'habitude de skater tout l'été au soleil, dans des skateparks pas forcément couverts", a dit Vincent Milou, éliminé lors des qualifications du skateboard street. "Il faut juste se couvrir un peu", a-t-il ajouté.

Sur les sites olympiques, l'essentiel des tribunes temporaires ne sont pas ombragées et certaines épreuves organisées mardi après-midi seront particulièrement exposées à la chaleur (demi-finales de rugby à 7 féminin, éliminatoires de hockey sur gazon à Colombes, tours préliminaires de beach-volley et basket 3x3, qualifications en BMX freestyle).

La Région a annoncé lundi l'activation du plan canicule en Île-de-France, dont la distribution d'eau et de chapeaux. En outre, "la qualité de l'air sera mauvaise" selon l'observatoire francilien Airparif.

Le village olympique, qui accueille plus de 10.000 athlètes, a pour sa part été conçu sans climatisation, par souci écologique, mais sans rassurer toutes les délégations qui ont pour beaucoup commandé des climatiseurs.

Selon les experts, le changement climatique d'origine humaine augmente la sévérité et la fréquence des canicules, mais aussi leur précocité ou leur survenue tardive.

En France, on observait avant 1989 "en moyenne une vague de chaleur tous les cinq ans", alors que "depuis 2000 elles se produisent à une fréquence annuelle", a déclaré samedi Matthieu Sorel, climatologue, lors d'un point de presse de Météo-France. Ces vagues de chaleur, a prévenu le spécialiste, "seront deux fois plus nombreuses d'ici 30 ans". 

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