Environnement: Les jeunes partagés entre inquiétude et consumérisme

Environnement: Les jeunes partagés entre inquiétude et consumérisme

L’environnement constitue une inquiétude majeure chez les jeunes. Si ces derniers semblent en effet soucieux quant aux catastrophes qui menacent la planète, ils restent, paradoxalement, de grands amateurs de shopping et de consommation.

Ils savent se mobiliser en faveur du climat, mais, au quotidien, leurs comportements de consommation diffèrent peu de ceux de leurs aînés. C’est le constat qui ressort d’une étude réalisée par le Crédoc, centre de recherche, pour l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), publiée en décembre dernier. En 2019, les problèmes environnementaux viennent en tête des préoccupations chez les jeunes adultes. En effet, 60 % des 15-24 ans sont convaincus que le changement climatique aura des conséquences graves d’ici la fin du siècle, et 75 % considèrent que la vie deviendra extrêmement pénible si le réchauffement climatique se poursuit, contre 67 % en 2017.


Un modèle de société consumériste

Pour autant, sur le plan de la consommation, les jeunes adultes ont un goût prononcé pour le shopping, les équipements numériques, les voyages en avion et une alimentation peu durable. Selon l’enquête Tendances de consommation 2018, 20 % des 18-24 ans confirment que, pour eux, consommer est avant tout un plaisir (soit 8 points de plus que la moyenne de la population). Alors que la prise de conscience sur l’impact écologique du secteur de l’aérien se dessine, 28 % déclarent avoir pris l’avion deux fois ou plus au cours des 12 derniers mois (+ 9 points par rapport à la moyenne). Et ils restent les accros au shopping : en janvier 2019, les jeunes adultes étaient de plus en plus nombreux à faire les soldes (62 %, contre 47 % en moyenne). Une attitude justifiée par le fait de vouloir acheter plus et de façon maline. La volonté d’économiser est de moins en moins invoquée. De plus, les jeunes sont peu nombreux à acheter des vêtements écoresponsables (- 7 points, par rapport à la moyenne) ou fabriqués en Europe (- 4 points). Par contre, ils éprouvent une forte attirance pour les innovations technologiques (+ 6 points d’après l’Enquête conditions de vie 2019).

Au quotidien, les jeunes ont aussi des pratiques durables moins fréquentes que le reste de la population. Ainsi, ils sont moins nombreux à trier leurs déchets, à acheter des légumes de saison et locaux et des produits ayant moins d’impact sur l’environnement. Ce paradoxe peut, en partie, s’expliquer, selon l’étude, par l’allongement de la durée de cohabitation avec leurs parents.

Plus responsables sur le transport et les achats d’occasion

En revanche, les jeunes adultes se distinguent par des habitudes écoresponsables dans deux domaines. En matière de transport, ils favorisent la marche, le vélo et les transports en commun. En se basant sur l’enquête SOeS 2016, 56 % ont déjà eu recours au covoiturage pour une courte distance, contre 31 % de l’ensemble de la population et 46 % sur de longues distances, contre 30 %. Les jeunes privilégient également d’autres alternatives à l’achat neuf. Plusieurs d’entre eux déclarent avoir réalisé des économies en achetant des produits d’occasion (+ 20 points par rapport à la moyenne) ou en ayant recours à la location (+ 12 points).


Pour une consommation plus durable

Face à ce constat, pour changer la donne, l’étude avance cinq propositions. Ces actions consistent à relayer des exemples concrets et positifs, en mettant en lumière pour chacun leurs impacts sur l’environnement, montrer les bénéfices personnels, notamment en matière de santé, de ces nouvelles pratiques (manger plus sain, respirer mieux…) et les évolutions favorables dans les entreprises et les politiques publiques. À cela s’ajoute la nécessité de rendre «socialement désirables» des pratiques durables, ou encore profiter de l’attrait des jeunes pour les nouvelles technologies pour promouvoir l’usage des applications numériques en faveur des économies d’énergie et du choix de produits plus écologiques. L’objectif étant de limiter la dégradation de l’environnement, afin de protéger la planète.

À noter

Entre 2015 et 2019, quatre fois plus de jeunes se sont engagés au sein d’associations de défense de l’environnement, soit 12 % des 18-24 en 2019, contre 6 % en moyenne pour le reste de la population.