Stratégie

Entreprise en croissance, LepidUp veut moderniser ses installations à Amiens

Depuis trois ans, l’entreprise amiénoise LepidUp élève des papillons Bombyx eri, cousins du vers à soie. Outil de recherche fondamentale, d’étude pour les écoles mais aussi super aliment pour les reptiles, l’insecte offre plusieurs débouchés porteurs.

Les Bombyx eri offrent une alimentation de qualité aux reptiles. ©Aletheia Press/ D. La Phung
Les Bombyx eri offrent une alimentation de qualité aux reptiles. ©Aletheia Press/ D. La Phung

« Nous sommes toujours en phase d’amélioration, nous avons beaucoup appris depuis le début », sourit Boris Mirvaux, à l’origine - avec Albert Nguyen-Van-Nhien et Vianney Patrat-Delon - de LepidUp. Il y a trois ans, ils imaginent un élevage écologique et responsable d’insectes à destination des propriétaires de reptiles à la recherche d’une nutrition plus qualitative. Installé au-dessus de la Repasserie de l’association Ozange.net dont il récupère la chaleur, LepidUp nourrit ses chenilles avec des feuilles de Troène, une ressource locale facilement disponible qu’elle récupère directement auprès des particuliers.

Des marchés pluriels

Pour se faire connaître, LepidUp a d’abord misé sur les influenceurs présents sur Instagram et suivis par la communauté adepte des reptiles. Si aujourd’hui le secteur est porteur, la jeune entreprise a également découvert un nouveau marché : celui des écoles. 

« Le fait de pouvoir suivre l’ensemble du cycle d’une chenille jusqu’au papillon intéresse beaucoup les scolaires, c’est facile à mettre en place et c’est très concret », note Boris Mirvaux. L’entrepreneur a également prospecté avec ses partenaires les zoos, mais les volumes et la régularité des besoins sont aujourd’hui trop complexes à gérer. « Nous sommes encore en phase de progression, nous travaillons actuellement à lisser notre production pour pouvoir fournir en continue nos clients », poursuit-il en observant les papillons endormis.

Les quelque 300 individus ont dix jours pour se reproduire et ainsi assurer la pérennité de l’élevage. En plus des débouchés commerciaux, LepidUp se distingue par sa visée scientifique puisqu’Albert Nguyen-Van-Nhien mène actuellement des recherches à partir du cocon et de la carapace des insectes. Ces deux éléments pourraient servir à la création d’un pansement double peau antibactérien. « Nous sommes actuellement à la recherche de financements, mais c’est quelque chose de très prometteur », souligne Boris Mirvaux.

LepidUp va changer ses installations. ©Aletheia Press/ D. La Phung

Moderniser les installations

Partie initialement sur des racks en bois, LepidUp a décidé de faire évoluer ses installations, préférant cette fois-ci l’aluminium. « Le bois était un prototype, mais nous nous sommes rendus compte que le nettoyage était difficile. Avec l’aluminium c’est plus simple, puisque l’on peut tout passer à la vapeur », détaille Boris Mirvaux. Pour éviter la contamination entre les racks et la propagation d’une éventuelle épidémie, LepidUp a fait appel à l’expertise du Kiosque à Couture pour créer des bandes de tissus avec ouvertures pour récupérer les déjections des insectes.

Pour financer l’ensemble de ces projets, LepidUp a opté pour le financement participatif. Une campagne clôturée en mi-décembre. « Nous ne souhaitons toujours pas opérer de levée de fonds, puisqu’il faudrait alors rentrer dans une logique économique qui ne nous ressemble pas », note Boris Mirvaux. L’entreprise s’est fixée pour objectif de traiter 1 500 chenilles par semaine, un chiffre qui lui permettrait d’assurer ses charges et le salaire de son unique salarié.