Entrepreneuriat : les nouveaux visages des entrepreneurs
La typologie des créateurs, repreneurs et entrepreneurs changent. Face à cette évolution sociétale, les méthodes de leur accompagnement se doivent également d’évoluer et aux accompagnateurs de s’adapter. Constat établi à l’occasion du dernier forum «Osez l’Entreprise», organisé par la CCI des Vosges le 28 mai au Centre des congrès d’Épinal.
La planète Entreprise est en mouvement, voire même en pleine révolution et ses habitants changent, mutent. À l’ouverture du 4ème forum «Osez l’Entreprise», organisé par la CCI vosgienne le 28 mai au Centre des congrès spinalien, beaucoup de jeunes pour qui la création d’entreprise et surtout l’auto-entrepreneuriat apparaissent comme les seules voies pour créer leur propre emploi. Dans les allées, des quadras et quinquas cravatés sont également présents. Des potentiels créateurs mais surtout repreneurs de société, pour la plupart des anciens cadres du privé gentiment mis sur le carreau. D’autres semblent avoir été touchés par la grâce entrepreneuriale et l’affichent ardemment lors de leurs démarches de prise de renseignements. Certains investisseurs purs franchissent également les portes du Centre des congrès à la recherche de la moindre fuite sur les entreprises à céder.
Esprit d’entreprendre, es-tu là ?
Des typologies nouvelles d’entrepreneurs enfantées par la conjoncture économique plus que difficile. Entreprendre n’apparaît plus comme une fin en soi mais pour beaucoup comme une alternative (la seule ?) à la misère sociale. «L’esprit d’entreprise, c’est émoussé. Cela fait vingt ans que je m’occupe de la création d’entreprise, je n’ai jamais vu un contexte pareil», confie Jean-Luc Perrin, responsable des secteurs Commerce et Services à la CCI vosgienne. Attentisme, atonie, incertitude politique, mouvance législative, frilosité chronique des banques, le champ de la création d’entreprises est touché de plein fouet. «Pour un entrepreneur, faire aujourd’hui des prévisions à trois ans est impossible, il n’y voit déjà pas à six mois.» Signe des temps, bon nombre de secteurs alors encore jugés autonomes dans leur développement poussent les portes des services de Jean-Luc Perrin. Cas typique : les professions libérales. «Auparavant quasi autonomes dans leur développement et plutôt en bonne santé, elles se heurtent aujourd’hui à des problèmes de financement. De plus en plus, elles sont aujourd’hui en concurrence et sont demandeuses d’études de marché.» Pas facile avec un tableau pareil de créer des vocations entrepreneuriales. À la CCI des Vosges, on ne lâche rien et l’on s’adapte (voir encadré) pour redonner confiance. «Ce sont les entreprises créées dans les périodes difficiles qui sont les plus pérennes», assure Jean-Luc Perrin. Encore faut-il avoir les reins solides pour réellement se lancer.