Entreprendre pour la France lance sa campagne de recrutement de militants
Cette structure associative qui aspire à devenir un parti politique a tenu, le 7 novembre, sa toute première réunion publique à Lille, 9e étape de son tour de France pour mailler le territorial national.
Prendre le pouvoir… Entreprendre pour la France a été clair sur ses intentions. Mais conquérir le pouvoir et l’exercer, n’est-ce pas là un métier pour organisation politique ? A ce sujet, Entreprendre pour la France s’est employé à dissiper tout doute. «Pour l’heure nous sommes un mouvement issu de la société civile, explique Nicolas Doucerain chef d’entreprise, cofondateur et président d’Entreprendre pour la France. Il nous faut gagner en légitimité pour devenir un parti politique. Pour cela il nous faut nous structurer sur le fond, sur les idées et sur le projet.» Ne pas brûler les étapes… D’abord, s’ancrer sur les territoires. La première réunion publique en région, le 7 novembre à l’espace Pré-Catelan à La Madeleine, sonne le départ d’une campagne d’adhésions. L’objectif en Nord-Pas-de-Calais est de passer de la vingtaine de membres actuels à «au moins 200 à 300 les mois à venir».
Même si certains aspects peuvent le laisser penser, Nicolas Doucerain trouve réducteur de présenter Entreprendre pour la France comme un mouvement de chefs d’entreprise voulant prendre le pouvoir. Le tiers des quelque 300 membres que compte actuellement la structure est composé de patrons. Il est vrai que la structure compte aussi 29% de salariés, 11% de fonctionnaires… Auteur de Ma petite entreprise a connu la crise, Nicolas Doucerain a été des «Pigeons», mouvement d’entrepreneurs qui s’est soulevé l’an dernier contre le projet de taxation des plus-values de cession. A ce jour, l’organisation, créée en février dernier à Paris, est essentiellement financée par le patron d’une PME du secteur de l’informatique. L’arrivée de Nicolas Doucerain à Lille ainsi que la réunion publique de Lille ont été l’œuvre de deux chefs d’entreprise, Antoine Deswarte et Thierry Cardinael, membre du Club e6, organisation patronale, et de Xavier Berges, un salarié.
Entreprendre pour la France entend concilier le social «pour l’homme» et le libéral «pour l’entreprise». Au cœur du discours, un patriotisme économique résolument assumé. Parmi les ambitions que l’embryon de parti politique nourrit pour la France, la préservation de son modèle social, des réformes en faveur de la création de richesses en mettant en place par exemple une fiscalité «non pas confiscatoire mais incitative», etc. Le mouvement préconise la suppression de «la totalité ou de la quasi-totalité des 468 niches fiscales qui coûtent à la France 75 milliards d’euros par an». «L’objectif est de simplifier le système. L’économie engendrée serait à répartir pour deux tiers aux entreprises en baisse de charges sociales et pour un tiers redistribué aux salariés.»
Le mouvement envisage la mise en ligne dès janvier d’une plate-forme web collaborative et élabore actuellement un observatoire sociétal.
Côté institutions, Nicolas Doucerain est pour un mandat présidentiel unique de sept ans pour «éviter que le chef de l’Etat ne passe une partie de son mandat à préparer sa réélection». L’un de la soixantaine de participants à la réunion a tenu à connaître l’opinion de Nicolas Doucerain sur Marine Le Pen. «Je la trouve brillante mais le Front national n’a aucun programme économique.» Ce n’est pas une exception. Au sein d’Entreprendre pour la France, on pense que «tous les responsables politiques actuels n’ont rien compris à l’économie».