Buralistes

Salon Vap’Est : entre transformation et interrogations...

Le salon Vap’Est, salon de la Vape et pour la première fois du CBD organisé par la Fédération des buralistes de Meurthe-et-Moselle, s’est tenu les 25 et 26 mars à l’Arsenal de Toul. Avec un nouveau protocole avec l’État permettant une certaine visibilité jusqu’à l’horizon 2027, la profession entend continuer sa transformation pour renforcer son image de commerçant d’utilité locale.

Philippe Coy, président de la Confédération des buralistes, a inauguré la troisième édition du salon Vap’Est le 25 mars à l’Arsenal de Toul.
Philippe Coy, président de la Confédération des buralistes, a inauguré la troisième édition du salon Vap’Est le 25 mars à l’Arsenal de Toul.

De la fumée et quelques nuages, plus ou moins épais, en vue mais d’une façon générale, la visibilité apparaît plutôt bonne pour la profession des buralistes. Constat établi à l’occasion du salon Vap’Est, salon de la Vape et pour la première fois du CBD (cannabidiol), organisé par la Fédération des buralistes de Meurthe-et-Moselle à l’Arsenal de Toul le week-end du 25 et 26 mars. La raison de cette relative sérénité : le protocole d’accord signé avec l’État au début de l’année et qui court jusqu’en 2027. «C’est la première fois qu’un protocole propose une telle durée de cinq ans. Cela va nous permettre de nous donner les moyens d’accélérer notre transformation, avec un objectif ambitieux atteignable celui des 10 000 points de vente transformés à l’horizon 2027», assure Philippe Coy, le président national de la Confédération des buralistes en faisant référence aux avancées du vaste plan de transformation engagé par la profession depuis 2018. «Dans la période actuelle, des professions qui affichent une certaine visibilité sur cinq ans, cela se comptent sur les doigts de la main», renchérit Hervé Garnier, le président de la Fédération des buralistes de Meurthe-et-Moselle. Cette transformation engagée, mais qui se doit d’être encore d’accélérer, est portée par les aides financières (via un fonds de transformation) présentes pour la réaliser. Chaque établissement peut prétendre à une aide de 30 % du montant total de ses aides, avec un plafonnement à 33 000 euros.


Attention à l’effet «puff»

Les buralistes ayant un CA tabac inférieur à 500 000 euros annuel peuvent, eux, percevoir une aide financière à hauteur de 50 %. «Tout est fait pour permettre aux buralistes d’abattre la carte de la transformation. Elle est tout simplement vitale pour l’avenir. Notre ADN demeure la vente de tabac, sous l’égide de l’État, mais nous sommes avant tout des commerçants de proximité.» La diversification engagée passe depuis ces dernières années par le développement de nouveaux services comme le paiement de certains impôts et factures de la Direction générale des finances publiques, le dépôt et retrait de colis ou encore des services de néo-banque. «Aujourd’hui du fait de notre ancrage local et notamment en zone rurale, comme je le dis souvent nous les plus près des plus éloignés, plusieurs partenaires nous sollicitent», assure Philippe Coy. Fer de lance de cette diversification, après avoir un peu raté le coche au démarrage : la cigarette électronique. «C’est d’ailleurs pour cela que nous avons créé en Meurthe-et-Moselle le salon de la Vape qui aujourd’hui tient sa troisième édition», explique Hervé Garnier. Reste qu’aujourd’hui, ce secteur doit faire face à l’arrivée d’un nouveau produit, les «puff», des cigarettes électroniques jetables ciblées sur un public jeune. «C’est un phénomène nouveau qui peut être préjudiciable ! Ces produits s’avèrent être plébiscités par une population de non-fumeur qui remettent en question les atouts indéniables du vapotage, l’accompagnement vers le sevrage tabagique.» L’impact environnemental est également présent car ces produits jetables contiennent une batterie au lithium, sans parler de la création d’un risque d’addiction chez les jeunes. «Ces constats nous poussent à être vigilants et à questionner sur la pertinence d’une vente hors monopole et en dehors de toute contrainte marketing.» Pas impossible de voir un jour arriver une taxation sur l’ensemble des produits de vapotage (notamment les e-liquide). Même prudence affichée sur les produits dérivés du CBD. Si le Conseil d’État a autorisé (en fin d’année dernière) la vente de certains produits dérivés du cannabis, affichant un taux de THC (tétrahydrocannabinol) inférieur à 0,3 %, «il faut observer une certaine prudence et surtout valoriser une formation adaptée et ouverte à tous les buralistes pour mieux faire connaître la portée du nouveau segment d’activité.» La transformation des buralistes se poursuit sur fond de prudence et de vigilance, histoire de ne pas la louper.