Enjeu : attirer et retenir médecins et paramédicaux

Ce projet est financé dans le cadre d’un pôle d’excellence rurale. Y sont engagées la communauté de communes du Sud-Avesnois et l’Association des professionnels de santé du canton de Trélon, spécialement créée.

Lors de la présentation officielle du projet en décembre. C’était dans les locaux du nouveau Pôle intercommunal de développement économique (PIDE) à Fourmies. A droite, le Dr Yves Dubuissez.
Lors de la présentation officielle du projet en décembre. C’était dans les locaux du nouveau Pôle intercommunal de développement économique (PIDE) à Fourmies. A droite, le Dr Yves Dubuissez.
D.R.

Lors de la présentation officielle du projet en décembre. C’était dans les locaux du nouveau Pôle intercommunal de développement économique (PIDE) à Fourmies. A droite, le Dr Yves Dubuissez.

Si tout se passe comme prévu, le scénario sera le suivant : chantiers en 2015 et ouverture (étalée) des trois maisons de santé pluridisciplinaires pour le printemps 2016. Elles seront situées à Anor (une réhabilitation avec extension de 600 m2), à Fourmies (une construction neuve de 870 m2 dans le centre-ville) et à Trélon (une réhabilitation sur 665 m2). Le coût global hors taxes de ces travaux avoisine les 6 millions d’euros avec une participation de la communauté de communes Sud-Avesnois, la structure porteuse de ce projet retenu dans le cadre d’un pôle d’excellence rurale.

PER. L’intercommunalité doit apporter 2,4 millions. Les autres financements ont été obtenus par le biais, donc, d’un pôle d’excellence rurale (PER) labellisé après un appel à projets. Il permet à la CCSA de bénéficier de subventions de l’Etat (1,4 million), du Département (1,1 million), de la Région (0,18 million) et du soutien de l’Europe… Ce n’est pas le premier PER accordé au sud de l’Avesnois. Les précédents visaient notamment à encourager la création de filières économiques autour de la pierre bleue locale et du traitement des bois locaux pour les rendre aptes à la construction. Ces projets n’ont pas rencontré, c’est le moins que l’on puisse dire, le succès espéré.

Lutter contre la désertification médicale. Ce projet-ci vise à lutter contre la désertification médicale de deux façons : en proposant des conditions de travail nouvelles aux professionnels libéraux existants et surtout en attirant, sur le territoire, de jeunes médecins ou paramédicaux afin de compenser les départs en retraite. Ces maisons entendent développer le travail en équipe, la mutualisation des moyens, l’efficacité informatique, le fonctionnement en réseau avec les professionnels et structures hospitalières du territoire.

Chaque maison accueillera, selon les besoins, des professionnels à demeure (médecins généralistes, infirmiers libéraux, chirurgien-dentistes, sages-femmes, pédicure-podologue, diététiciens, orthophonistes, kinésithérapeutes…). Elles comprendront cabinets mais aussi bureau d’accueil et de coordination, espaces pour les soins et la détente, lieux de permanences ou d’accueil de spécialistes vacataires.

A la fin des chantiers, l’intercommunalité sera propriétaire des bâtiments et les professionnels seront ses locataires. Les trois maisons représenteraient une quarantaine d’emplois.

Une association active. Pour préparer ce projet − qui serait inédit dans la région et peut-être même en France par son ampleur –, une association a été constituée en 2013. Présidée par Yves Dubuissez, médecin généraliste à Glageon, elle s’appelle l’Association des professionnels de santé du canton de Trélon et intéressait en début d’année une quarantaine de libéraux. Pour le Dr Dubuissez, l’urgence de réussir ce projet est évidente : “En 2006, nous étions 23 généralistes. En 2014, le chiffre est tombé à 13. Et si nous ne faisons rien, il dégringolera à 10 en 2020 sous l’effet des départs en retraite…

L’association, interlocutrice des institutionnels et des élus, accompagne et prépare le projet. Comment ? Par exemple en attirant les stages de fin d’études des internes de Lille, la Communauté de communes facilitant de son côté leur hébergement. Ou encore, en développant la télémédecine pour les professionnels…

Le président de l’association constate que ce projet, mûri durant plusieurs années, a déjà créé une dynamique locale inédite entre les libéraux. Reste à séduire et à trouver des candidats à une installation dans le Sud-Avesnois. Le Dr Dubuissez reconnaît que le territoire souffre de son éloignement géographique, mais qu’il dispose des atouts d’un secteur rural à vocation touristique.