Enedis engage un vaste programme d’investissements dans la transition écologique

Synthétiser le chemin de l’électricité, c’est un peu se replonger dans les cours de sciences physiques de notre adolescence. L’électricité, donc, puisque c’est d’elle dont on parle, est en fait un paysage de plusieurs sources d’énergie, nucléaire, thermique, renouvelables - tels l’éolien, l’hydraulique ou le solaire -. Son transport est assuré, via RTE, à l’échelle nationale en 400 000 volts et régionale en 225 000, 90 000 et 63 000 volts. Une ligne à haute tension A (HTA) équivaut à 20 000 volts, à basse tension (BT) à 400/230 volts. Enedis, service public, exploite, développe et entretien. Quant à la fourniture d’électricité, elle est ouverte totalement à la concurrence depuis le 1er juillet 2007. Enedis mène d’importants défis industriels, au cœur des transitions écologiques et énergétiques. En présentant ses orientations, Hervé Luthringer, directeur régional Lorraine et référent Grand Est, et Jean-Baptiste Arnould, directeur des relations externes Grand Est et Meurthe-et-Moselle, ont résumé la philosophie quant à ces évolutions en cours et à venir : «plus vite, plus fort, pas n’importe comment.»

Entreprise à mission

L’entreprise est engagée dans la transition écologique et l’adaptation au changement climatique. Ainsi, la région Grand Est est la première région en production d’électricité EnR - 95 % de ces installations sont raccordées au réseau entretenu par Enedis -. Laquelle est depuis juin 2023, entreprise à mission. C’est la première grande entreprise du secteur de l’énergie à être mobilisée de la sorte. Forcément, cela engage face aux défis immenses. Cela se traduit par cinq grands objectifs fédérés autour du terme «agir» : pour l’électricité, pour l’environnement, dans les territoires, en collectif et avec respect. Plus de 96 Mds€ - dont 53 Mds€ d’investissements ont été planifiés pour moderniser et rendre plus résilient le réseau de distribution sur le territoire national à horizon 2040. «Un véritable plan Marschall», assure Hervé Luthringer. Face aux aléas climatique, Enedis mobilise. En 2023, 311 km de lignes ont été rénovés dans le Grand Est (150 km en Lorraine), 330 km le seront cette année en Grand Est et 135 km en Lorraine. Quant à la tempête Ciaran en Bretagne et aux inondations, ce sont plus de 270 salariés qui sont partis dans le Grand Est en FIRE (130 en Lorraine). L’an passé, 560 km de lignes Haute Tension ont été élaguées en 2023 (135 km en Lorraine).

Montée en puissance du parc automobile électrique et hydride

Enjeux sociétaux tels l’ambition de l’énergie décarbonée, l’extinction des chaudière gaz, l’accompagnement aux énergies renouvelables et aux véhicules électriques. Enjeux climatiques bien sûr avec un panel d’outils de veille, d’anticipation, d’adaptation. Il s’agit de soutenir l’accélération des EnR : 28 000 producteurs lorrains étaient en 2023 raccordés au réseau opéré par Enedis (380 MW d’EnR solaire en cumulé). On y ajoutera 1 160 MW d’EnR éolien. C’est une évidence et un colossal challenge : l’arrivée de nouvelles installations photovoltaïques et éoliennes nécessite l’adaptation et la création de nouvelles capacités d’accueil sur le réseau. Enedis doit à la fois accélérer les délais de raccordement et réduire leurs coûts. «Développer les EnR, c’est aussi favoriser le développement de l’autoconsommation et l’autoconsommation collective», poursuivent Hervé Luthringer et Jean-Baptiste Arnould. On observe là une montée en puissance : fin 2023, 26 500 Français étaient en autoconsommation individuelle dans le Grand Est (13 100 en Lorraine). 44 opérations d’autoconsommation collective étaient opérantes dans le Grand Est contre 3 en 2021 (14 en Lorraine) avec un objectif fixé à 55 en 2024. Sur le volet de la mobilité, on recense 9 900 points de recharge électrique publics en Grand Est, dont 4 000 en Lorraine. Le parc automobile électrique et hybride rechargeable dans le Grand Est a atteint 124 170 véhicules en décembre 2023 (+ 44 % en un an), dont 46 000 en Lorraine. Enedis est l’un des pionniers de l’électrification de sa flotte d’entreprise : 22 % en Lorraine.

Les écoles des réseaux

Elle est par ailleurs membre de l’Observatoire national de la Précarité Énergétique (ONPE) qui a contribué au développement de Geodip, un outil d’aide au diagnostic de la précarité énergétique. Il présente de nombreux indicateurs modélisés donnant un aperçu des zones de précarité énergétique liés au logement et à la mobilité. Le défi d’Enedis est aussi humain. Elle est engagée dans un plan massif de recrutement pour les années à venir. Car si elle s’appuie sur ses métiers historiques - comme le monteur électrique , d’autres évoluent et se réinventent. Si l’entreprise gère les réseaux électriques, elle le fait également pour les données associées et a besoin de recruter des «data scientist», des pilotes de drones, des géomaticiens…, avec cette volonté de féminiser ses collaborations. En 2023, elle a recruté en Lorraine 95 personnes (45 CDI, 50 alternants). En mars dernier, a été lancé, en partenariat avec l’Éducation nationale, aux côtés des acteurs de la filière des réseaux électriques que sont Enedis, RTE, FNTP, SERCE, SNER, GIMELEC, SYCABEL le dispositif des écoles des réseaux pour la transition énergétique. Ce programme tend à anticiper et accompagner les besoins massifs de recrutement de la filière dans ce contexte de forte croissance des activités des réseaux électriques portées par la décarbonatation et l’électrification des usages. Dix conventions ont été signées avec des établissements du Grand Est, dont deux en Moselle, à Sarrebourg et Saint-Avold. Concrètement, cette convention doit permettre aux lycéens de bénéficier de 30 % de contenus dédiés aux métiers de la filière des réseaux électriques, de 18 semaines de stages au sein des entreprises, d’un mentor salarié d’Enedis ou d’une entreprise partenaire, de visites terrain, de rencontres avec des professionnels.

Impact économique local

Une politique de recrutement s’articule aujourd’hui à 360°, bien en amont de son processus final : Enedis accueille des stages découverte pour les élèves de 3^e et de seconde, œuvre aussi auprès de salariés en reconversion, via l’Afpa par exemple. En finalité, cette révolution copernicienne s’ancre sur des valeurs fortes d’entreprise, une haute qualification des équipes et leur montée en compétences, un maillage territorial dense, la planification énergétique. Co-construire demain pour l’intérêt général. C’est le sens des engagements d’Enedis : l’entreprise a noué un partenariat avec la Ligue de protection des oiseaux avec un budget consacré de 100 000 €. Elle encourage enfin la responsabilité citoyenne de ses salariés via la réserve opérationnelle des armées ou l’engagement en tant que sapeur-pompier volontaire. Enedis est depuis 2019 labellisée «relations fournisseur et achats responsables». En Lorraine, cela se concrétise par 34 M€ d'achats par an auprès des TPE et PME, 69 prestataires, 1 270 emplois soutenus, 26 M€ d'impôts et autres. Économie et écologie jouent ici la même partition. Un levier gagnant-gagnant pour le futur.