En marche vers ses 200 ans d’histoire

Propriété du groupe autrichien Stoelzle, ce gros employeur privé, dont les origines remontent à 1818, a entrepris une profonde métamorphose et décidé aussi de le faire savoir…

L’entreprise était présente au 1er forum entreprises et territoire de Cambrai. Au stand, prêts à répondre aux questions : Etienne Gruyez, directeur général, et Nathalie Rudent, coordinatrice administrative.
L’entreprise était présente au 1er forum entreprises et territoire de Cambrai. Au stand, prêts à répondre aux questions : Etienne Gruyez, directeur général, et Nathalie Rudent, coordinatrice administrative.
D.R.

L’entreprise était présente au 1er forum "Entreprises et Territoire" de Cambrai. Au stand, prêts à répondre aux questions : Etienne Gruyez, directeur général, et Nathalie Rudent, coordinatrice administrative.

On le sait, le site verrier de Masnières, dans le Cambrésis, a failli ne pas être en mesure de célébrer les 200 ans d’une histoire commencée en 1818. Repris à un groupe italien par le groupe familial autrichien Stoelzle en 2013, le site avait été déclaré en dépôt de bilan en 2014. Un fort endettement était alors invoqué et des investissements annoncés ne se concrétisaient pas. En mars 2015, alors qu’elle était en liquidation judiciaire, l’entreprise et son savoir-faire ont été sauvés avec la validation, par le tribunal de commerce de Douai, d’un accord intervenu entre la direction et la CGT. Le groupe autrichien restait propriétaire mais 140 licenciements étaient annoncés.

 

Printemps 2015. À partir des beaux jours de l’an dernier, des informations plus optimistes ont commencé à arriver de l’entreprise : nouveau directeur, accord avec les syndicats, plan de formation, programme de démolition des vieux bâtiments et de rénovation des autres, investissements dans l’outil de travail… Autres signes, plus récents, d’un “ça va mieux” : fin mai 2016, et pour la première fois de son histoire semble-t-il, le fabricant de flacons a organisé une journée inédite pour ses salariés et leurs familles. Et puis, les 2 et 3 juin, l’entreprise a participé au premier forum “Entreprises et Territoire” organisé au Palais des Grottes de Cambrai. Le jeudi après-midi, lors des moments réservés aux professionnels, le directeur général, Etienne Gruyez, était d’ailleurs là en personne, en compagnie de Nathalie Rudent, coordinatrice administrative.

14 millions d’investissements. M. Gruyez expliquait ce jour-là qu’à la “reprise” le plan d’investissements avait été engagé. “En 2015, 5 millions ont été débloqués pour la remise à niveau de l’outil de travail. En novembre dernier, une quatrième ligne de production a été ouverte ; 5 autres millions vont être dépensés en 2016 dans les équipements de production (il cite la moulerie). Et, en 2017, 4 millions d’investissements sont encore programmés. Ce qui fera 14 millions en tout depuis en trois ans…

Le directeur général ajoute qu’un plan de formation pour tout le personnel sur le thème de la polyvalence, d’un coût d’1,3 million, a été engagé avec l’appui de la Région. À ce sujet, côté emploi, il précise : “À la reprise, il y avait 305 personnes. Aujourd’hui, nous sommes 330.

Il rappelle que ce site industriel à la longue histoire fait toujours partie des gros employeurs privés du Cambrésis (au premier ou au deuxième rang) et que, par le jeu de la sous-traitance, Stoelzle Masnières parfumerie SAS fait vivre un millier de familles.

Parfumerie et cosmétique. Il rappelle que les Verreries de Masnières comprennent deux sites : un pour la verrerie proprement dite et un pour les ateliers de décoration. Ici, dit-il, on crée et on fabrique des flacons destinés à la parfumerie et à la cosmétique. Les clients finaux sont des enseignes connues, du luxe, et les produits de l’entreprise sont diffusés dans le monde entier. “Pour le groupe, insiste M. Gruyez, Masnières est un centre d’excellence. On y pratique l’innovation et le développement et aujourd’hui on recrute dans le domaine du contrôle de gestion ou des ingénieurs du développement.” Il reconnaît au passage que les métiers recherchés sont spécifiques et qu’il faut à la fois les trouver, ce qui n’est pas facile, et rendre attractive une entreprise qui a connu la tourmente.

Volonté de communiquer. Des portes ouvertes, la participation à un forum inédit à Cambrai : manifestement l’entreprise veut faire savoir qu’elle est toujours “bien vivante“, qu’elle se modernise au prix de grands travaux et même qu’elle recrute. Cette volonté de communiquer, tant auprès des familles qu’auprès du grand public et du territoire, annonce l’anniversaire de 2018. Le site, créé en 1818, au bord du canal de Saint-Quentin, aura alors 200 ans.