Emmanuel Macron en déplacement sur le site de Framatome Maubeuge
Le 29 janvier, Emmanuel Macron a visité Framatome à Maubeuge, où il a salué l’avenir de l’industrie en France, tandis que le directeur du site a présenté un projet d'agrandissement ambitieux, incluant un investissement de 100 millions d’euros.
Pas de bain de foule. Le 29 janvier dernier, pour sa première sortie en région depuis plusieurs mois, le président de la République a choisi l’air humide du Nord-Pas-de-Calais et a foulé le sol du territoire de Sambre-Avesnois-Thiérache. Sa visite a débuté dans les entrailles de l’entreprise Framatome de Maubeuge, spécialisée dans l’inspection, l’entretien, la réparation et l’entreposage temporaire de matériels contaminés en provenance de sites nucléaires français et étrangers. L'occasion de rencontrer le directeur du site et de nombreux salariés. «Je vous remercie de m’ouvrir les portes de votre joyau industriel. Vous êtes la preuve, qu’il y a de l’avenir pour l’industrie, dans notre pays», a lancé Emmanuel Macron.
Un projet d’extension ambitieux
Et si le président de la République a eu ses mots, c’est parce que le site de Maubeuge a de nombreux projets d'envergure. «Nous avons pour ambition d’agrandir le site. Aujourd’hui, nous possédons 4 000 m2 de bâtiments. Les plans sont déjà faits, nous discutons à présent avec le préfet pour qu’une extension de 10 000 m2 voit le jour», détaille le directeur du site Framatome. L’objectif étant que ce bâtiment soit opérationnel d’ici 2028.
Une fois ce bâtiment sorti de terre, l’idée est de créer plus de synergies entre les sites de Maubeuge (60 salariés) et Jeumont (700 salariés), qui produit les composants mobiles des centrales nucléaires ainsi que les pièces destinées au secteur de la défense nationale. «Avec la stratégie mise en place par l’Etat, en ce qui concerne le nucléaire, nous devrons être en capacité de fournir deux réacteurs nucléaires par an. C’est pourquoi, nous avons décidé que les pièces seraient préparées sur le site de Jeumont et le montage, les essais et l’expédition, seront réalisés à Maubeuge», complète celui qui est à la tête de la branche nordiste de Framatome. Pour cela, 100 millions d’euros vont être investis sur quatre ans. L’achat de dix machines d’usinage à commande numérique, de trois machines de vérification tridimensionnelle et d’appareils de soudage automatiques est déjà au programme.
Emplois en plein essor à Maubeuge et Jeumont
Tous ces changements, ainsi qu’un carnet de commandes déjà bien empli (21 milliards d’euros de projet dans l’année), engendrent des ouvertures de postes. «Depuis 2022, sur les sites de Maubeuge et Jeumont, nous avons déjà embauché 400 salariés supplémentaires, dont 300 étaient des créations de postes», ajoute la responsable des ressources humaines du site de Maubeuge. En 2025, ce sont 100 personnes de plus qui vont être embauchées. «Et avec l’agrandissement du site de Maubeuge, on peut espérer encore ouvrir 150 à 200 postes», précise la responsable des ressources humaines.
Des perspectives qui sont réjouissantes sur un territoire où le taux de chômage est encore au-dessus de celui de la moyenne nationale. «Au gouvernement, nous avons à cœur de poursuivre une politique qui permet à nos entreprises de continuer à produire et à investir pour le bien des territoires, soyez rassurés», a conclu le président de la République, qui s’est ensuite poursuivi sa visite régionale. L'étape suivante était au pôle des cultures actuelles d’Aulnoye-Aymeries, pour rencontrer les élus du territoire et échanger sur d’autres thématiques : l’emploi, l’éducation, la culture, la santé et la sécurité.
Emmanuel Macron annonce un troisième Pacte pour la Sambre-Avesnois-Thiérache
Auprès des élus, Emmanuel Macron a annoncé un troisième Pacte pour la Sambre-Avesnois-Thiérache pour poursuivre les efforts de réindustrialisation et de développement du territoire. Ce pacte, qui s’ajoute aux deux premiers (SAT 1 et SAT 2), verra l'engagement de 290 à 300 millions d’euros. Le projet phare du SAT 3 reste la modernisation de la RN2, un axe stratégique pour désenclaver la région. Mais le président de la République aimerait aussi voir naître sur le territoire des campus connectés, plus de logements sociaux, ouvrir davantage de places dans les écoles de la deuxième chance, créer des brigades spéciales pour les violences intra-familiales, embaucher davantage de force de l’ordre, créer des zones neutres devant les commissariats… «Cette feuille de route, nous allons la construire ensemble et d’ici trois mois, François Rebsamen viendra signer ce SAT 3», a lancé le président de la République.
Depuis 2018, les deux premiers volets ont permis des avancées notables avec un investissement de 173 millions pour le SAT 1 signé en 2018 et 294 millions pour le SAT 2 signé en 2021. Le Pacte a notamment permis de créer plus de 15 000 emplois sur le territoire et de réduire le taux de chômage de 16,5 % à 12,2 %. Emmanuel Macron reconnaît que le changement n’est pas encore suffisant pour les habitants. Les problèmes d'accès aux soins, la pénurie de médecins et l’accessibilité des services publics demeurent des défis à relever. C’est pourquoi, pour le président, la réponse passe par un engagement prolongé.