Emmanuel Cohardy, médiateur pour les travailleurs indépendants
Face à la complexité du fonctionnement de la Sécurité sociale des indépendants, l’entrepreneur indépendant est souvent démuni. Un médiateur peut être la solution. Rôle dévolu dans la région à Emmanuel Cohardy, également à la tête de la CPME Aisne.
Si hier le RSI posait des problèmes, la fusion de ce dernier avec la Sécurité sociale ne se fait pas non plus sans accrocs dans la gestion des dossiers des entrepreneurs indépendants. Chaque année, ils sont plusieurs centaines à se battre pour leurs droits, leurs cotisations, leur retraite. Si beaucoup d’entre eux arrivent à trouver une solution, d’autres ne savent plus comment faire, désarmés face à ce mastodonte qu’est la Sécurité sociale. Les entrepreneurs indépendants ont un dernier recours après avoir usé de toutes les procédures : le médiateur. Ils sont 13 en France.
En Hauts-de-France, c’est Emmanuel Cohardy qui a été nommé pour cette mission. Cet entrepreneur axonais (l’entreprise familiale La Prairie du Château), consultant sur les métiers du marketing et achat industriel, est président de la CPME de l’Aisne depuis six ans et président de la CPME Hauts-de-France depuis deux ans. «Cette nomination date de mai 2019 et est liée à deux événements : l’élection du président Macron avec sa volonté de supprimer le RSI et la loi Essoc pour la nomination d’un médiateur dans chaque organisation», se souvient Emmanuel Cohardy.
Un attachement à l’être humain
«Il faut voir le médiateur comme un tiers pour trouver une solution entre deux parties», indique-t-il. Le président de la CPME Aisne précise qu’il n’est pas un expert juridique et ne souhaite pas le devenir : «Il faut connaître les acteurs des différents services et savoir comment fonctionne la Sécurité sociale. J’ai en face de moi de vrais spécialistes.» En Hauts-de-France, le médiateur reçoit de nombreux dossiers, mais seule une centaine est traitée par an. Car la saisine du médiateur intervient après que toutes les autres tentatives de négociation ont échoué. «Je rencontre des entrepreneurs qui font face à de grandes difficultés et à une grande détresse. Je prends le temps de l’écoute pour trouver une solution. J’ai face à moi des hommes et des femmes», explique Emmanuel Cohardy qui a un «attachement à l’être humain».
Emmanuel Cohardy ne prend aucun dossier en direct : les demandes se font principalement par le biais du site de la Sécurité sociale des indépendants ou par écrit à l’Urssaf. À 53 ans, l’entrepreneur axonais siège au Conseil de la protection sociale des travailleurs indépendants (CPSTI) créé dans le cadre de la réforme du RSI et de l’intégration des travailleurs au régime général. «Dans ce comité, j’attire l’attention sur le fait qu’un travailleur indépendant n’est pas un salarié et que l’attitude des agents de la Sécurité sociale doit être, elle aussi, différente.»