Emma Schmidt, apprentie pâtissière : Service compris...
Depuis son plus jeune âge, Emma Schmidt n’a qu’un seul rêve : faire de sa passion son métier. Après avoir souvent regardé sa grand-mère cuisiner dans son restaurant, elle envisage à son tour prendre la suite et d’ouvrir un jour son propre établissement. Consciente que le chemin sera long, la jeune femme poursuit son apprentissage au lycée Stanislas à Villers-lès-Nancy. Le mois dernier, elle a participé à son premier «vrai» concours de pâtisserie pour se frotter à la crème de la crème.
À bientôt 20 ans, Emma Schmidt n’est pas du genre à se laisser impressionner. La veille de la grande finale régionale du championnat de France du dessert, elle répondait aux questions d’un journaliste le plus naturellement possible, sans aucune pression. Aisément, la jeune femme évoquait ses nombreux entraînements, très nombreux même, pour réaliser à la perfection son dessert à l’assiette qui devait la propulser vers la finale nationale. Elle avait choisi pour y parvenir de préparer une texture chocolatée, avec sa glace au caramel et au beurre salé. Emma racontait surtout, avec beaucoup d’enthousiasme, sa passion pour la cuisine, sa volonté de faire plaisir sans oublier de se faire plaisir.
Au nom d’Irène
Emma découvre la cuisine très jeune. Tout commence avec sa grand-mère Irène, restauratrice près de Colmar, qui lui transmet les bases dès son plus jeune âge. «Je me souviens des après-midis passés à ses côtés à apprendre à faire les Brédalas», raconte la jeune apprentie. La petite Emma prend l’habitude de rester près de cette grand-mère dont la réputation n’était plus à faire, dès qu’elle le peut. Malheureusement, à l’adolescence, Emma doit quitter l’Alsace et venir vivre avec sa maman dans le lunévillois. Mais l’amour de la cuisine est toujours présent. À tel point qu’en troisième, elle décide de rejoindre le lycée Stanislas à Villers-lès-Nancy pour préparer un bac pro cuisine. «Mes professeurs et une partie de ma famille ont essayé de me faire changer d’avis car j’avais des possibilités», souligne Emma. C’était mal la connaître…
Le bonheur au fourneau
Elle décroche sans difficulté son baccalauréat et enchaîne avec une mention complémentaire pour étoffer sa formation. Ensuite, ce sera la grande aventure, l’entrée dans la vie active. Emma a hâte de travailler. Un premier stage et des extras au Château d’Adomenil (une étoile au guide Michelin) à Rehainviller et un second à La Maison dans le Parc à Nancy n’ont fait que conforter son choix. «Même si c’était pour faire les pluches au début, j’étais très heureuse», souligne la jeune femme. Ses loisirs, elle les passe d’ailleurs à cuisiner, encore et toujours… Quoi qu’il en soit, où qu’elle aille, Emma emportera toujours un peu de sa grand-mère cordon bleu avec elle, en espérant à son tour poursuivre la tradition.
En dates :
- 18/03/2000 : naissance à Colmar ;
- 2015 : mort de sa grand-mère paternel Irène ;
- 2019 : Bac pro cuisine ;
- janvier 2020 : finale régionale du championnat de France du dessert.
À vos marques, prêts… pâtissez !
Le championnat de France du dessert a été créé en 1974. Il a pour but d’encourager la pratique du dessert en restauration. Deux catégories concourent : les professionnels et les juniors. C’est dans celle-ci qu’Emma a plus que défendu ses chances. Après une première sélection au sein de son établissement, elle a participé à la finale régionale le mois dernier en Haute-Saône. Malheureusement, sur les six candidats, elle a terminé quatrième. Un résultat décevant pour la jeune femme, d’autant plus qu’elle partait avec un handicap. L’assiette choisie pour le concours pesait plus lourd que celle utilisée lors de ses nombreux entraînements. Or, le poids est l’un des critères de sélection. Une erreur qui lui a coûté très chère car son dessert figurait dans le haut du classement.