Elle a du peps, la filière bière!

Au cours de l’automne, l’agence de développement économique Sofie a fait la promotion de son territoire en présentant ses quatre filières emblématiques. Après l’art de la table et le verre, l’agroalimentaire, puis l’emballage, son président François Motte a présenté mi-décembre, le pôle brassicole.

François Motte, président de l’agence de développement économique Sofie.
François Motte, président de l’agence de développement économique Sofie.

François Motte, le président de l’agence de développement économique Sofie, aime le mettre en avant : la bière dans la région constitue le premier pôle brassicole indépendant de France. Ceci dit, comme l’explique ce fils et petit-fils de brasseur, compte tenu des évolutions de production, notamment du côté de Goudale à Arques ou encore Heineken à Mons-en-Barœul, «les Hauts-de-France devraient bientôt passer devant l’Alsace-Lorraine, et devenir ainsi la première région brassicole de France». Il faut dire qu’avec un nombre conséquent de brasseries – 6 millions d’hectolitres sont produits en Flandre et en Pays de Saint-Omer –, le territoire de Sofie joue un rôle non négligeable dans le développement de la filière. «On y participe énormément, insiste François Motte. Il s’agit d’un marché en plein essor. Il y a la Brasserie de Saint-Omer et la Brasserie Goudale qui représentent nos vaisseaux amiraux, mais il ne faut pas oublier notre flotte de brasseries plus petites.»

Un savoir-faire reconnu

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si, pour illustrer cette matinée dédiée à la filière, le président de Sofie a choisi la Brasserie du Pays flamand qui, en 2016, a vu l’Anosteké, élue meilleure bière de garde du monde aux World Beer Awards. «On retrouve nos lettres de noblesse et une position motivante avec cette boisson longtemps dévalorisée après le premier conflit mondial, argumente Mathieu Lesenne qui a fondé cette brasserie avec Olivier Duthoit en 2006. Nous sommes sur une vraie filière d’avenir, avec de vrais beaux métiers.» Douze ans après le lancement de leur première brasserie, Mathieu Lesenne et Olivier Duthoit ont décidé de voir plus grand en lançant un second site de production à Merville. De 300 hectolitres à leurs débuts, ils sont passés à 13 000 hectolitres en 2018. «L’objectif, avec notre nouveau site, est d’arriver tranquillement, d’ici quelques années, à 20 000 hectolitres», ajoute Mathieu Lesenne, fier de pouvoir signaler que 80% de la production est vendue dans les Hauts-de-France. De son côté, François Motte est ravi de constater que le secteur s’organise. «Des bières spécifiques voient le jour très régulièrement, et le consommateur est amené vers des goûts nouveaux», poursuit-il. La bière s’invite désormais sur les grandes tables des restaurants gastronomiques pour le plus grand plaisir des consommateurs un peu plus avertis. «Nous avons beaucoup de brasseurs artisanaux qui ont démarré tout en bas, glisse le président de Sofie. Maintenant qu’on a Cassel comme Village préféré des Français, il faut qu’on montre qu’on a les plus belles bières de France. Cela nous permettra de valoriser un territoire dynamique qui attire touristes et entreprises.»

Trois questions à Nathalie Avet, directrice des ventes grands comptes internationaux chez Arc international

Nathalie Avet, directrice des ventes grands comptes internationaux chez Arc international.

La Gazette : Comment Arc International profite-t-il du développement de la filière bière dans la région ?

Nathalie Avet Ce marché a totalement explosé, surtout avec, pour chaque marque, la recherche d’une forme de verre spécifique. Nous sommes très attentif à la qualité des projets, et nous nous appliquons à servir nos clients dans les délais. 

En chiffres, cela donne quoi ?

À peu près 25 millions de verres de bière vendus, avec une croissance encore attendue l’année prochaine. Nous travaillons avec Heineken, Karlsberg, AB InBev, ou encore avec la Brasserie de Saint-Omer. Cela représente 40 à 50 formes spécifiques, que l’on décline en verre de 25 cl, 33 cl et 50 cl, pour répondre au cahier des charges défini pour chaque pays. 

Qui réfléchit aux formes des verres ?

On peut venir nous voir avec un brief très spécifique, et nous répondons à la demande. On peut aussi demander à Arc design de réfléchir à une nouvelle forme. Nous avons des créateurs qui ont dessiné de très jolies formes, sélectionnées par la suite. Sinon, nous prenons des verres génériques de notre catalogue. Mais la tendance est au développement d’un moule spécifique pour chaque marque.