Élisabeth, créatrice d’images
Représentation incontournable de nos souvenirs, la photographie se présente désormais au format numérique. Cette évolution technologique, a permis de banaliser son utilisation dans l’ensemble de la population. À l’instar d’Élisabeth Rouvreau, les photographes professionnels ont du s’adapter afin maintenir leur activité.
Après avoir étudié la photographie, au cours d’un CAP puis d’un brevet de maîtrise, Elisabeth Rouvreau travaille 16 ans en tant qu’employée à Saint-Justen-Chaussée (dans l’Oise). Il y a dix ans, elle reprend la boutique de son ancien patron, qui s’installe en centre-ville en 2015. Élisabeth Rouvreau est spécialisée dans la prise de portraits, qu’elle réalise dans son studio. « Ce sont surtout les couples qui viennent pour les portraits, mais je reçois aussi des enfants, notamment pour célébrer leur un an. Les familles aiment aussi se réunir pour une photo aux alentours de Noël. » Sur son site Internet, www.lesimagesdelisabeth.com, la photographe présente d’ailleurs une série de portraits. Elle se déplace aussi pour les mariages et les baptêmes, alors que dorénavant « les communions se compte sur les doigts d’une mains ». L’activité a ainsi nettement diminué depuis ses débuts dans le métier. Et s’il y a peu de photographes professionnels dans sa concurrence, la création du statut d’auto-entrepreneur a fait apparaître une multitude de photographes autodidactes qui se sont lancé sur le marché.
Un secteur qui évolue avec le progrès technique
Avec sa boutique, Élisabeth Rouvreau a réussi traverser deux événements majeurs. Il y a d’abord eu l’arrivée de la photographie numérique, et les changements qui en ont découlé, puis la crise économique de 2008. Premièrement, en passant au numérique, elle a dû, comme tout bon professionnel, se former à l’utilisation de cette nouvelle technologie. « J’ai suivi une formation organisée par le Groupement national de la photographie professionnel (GNPP) afin d’adapter mon métier au numérique, tant pour l’utilisation du boîtier, que pour le traitement et le développement », explique la photographe.
C’est un chamboulement qui s’opère dans la boutique. Les clients ne font plus développer leurs photos qu’ils conservent sur leurs ordinateurs, ne se rendant pas toujours compte des risques encourus à ne garder qu’une seule copie des photos sur un ordinateur. De plus, le fait que l’on puisse depuis plusieurs années prendre des photos avec son téléphone induit une banalisation de la photographie, dont on ne recherche plus la qualité que peut apporter les services d’un photographe professionnel.
Cette évolution a obligé Élisabeth Rouvreau à adapter son offre. Cependant, si elle arrive à maintenir son activité « sur le fil du rasoir », elle a conscience qu’elle ne peut espérer plus en termes de croissance. Mais pour elle, c’est toujours « une joie » de participer aux moments importants de la vie des ses clients.