Elec Troc Metz, l’éco-réparation en marche

Annuellement, en France, 170 millions de produits électroménagers neufs sont mis sur le marché. La fabrication d’un appareil représente de loin la phase la plus impactante sur le climat, plus encore que son utilisation par le consommateur. Produire l'ensemble des équipements d'une maison dégage autant de CO2 que six allers-retours Paris/New York en avion. En prolonger la durée de vie est, sans conteste, le moyen le plus efficace d’en réduire l’impact sur la planète. C’est tout le sens de l’engagement de Electro Dépôt : marier low cost et réduction de son empreinte carbone. Sans renoncer à son modèle originel : acheter en volume pour proposer des prix bas. Pas à pas, l’enseigne avance dans cette direction.

Une évolution par étape

Dès sa création il y a 17 ans, elle a optimisé le chargement de ses camions de livraison. Leur remplissage à 100 % a permis d’éviter 800 000 kilomètres en 2019 et 165 tours du monde sur les dix dernières années. Puis, elle s’est attelée à la réduction des consommations énergétiques de ses dépôts et de son siège en généralisant, par exemple, l’extinction des téléviseurs en magasin durant la pause déjeuner. En 2014, elle a été l’une des premières enseignes à intégrer des produits reconditionnés à son rayon smartphones. Elle en est aujourd’hui le premier vendeur français avec 100 000 appareils remis en circulation chaque année. En 2019, Electro Dépôt a réalisé son premier bilan carbone. L’enseigne a initié de nouvelles avancées. Elle a créé une direction de la transition écologique et sociétale et inscrit l’écoconception au cœur de sa stratégie, avec pour objectif de réduire de 40 % l’empreinte carbone des produits à ses marques d’ici 2030. Fin 2020, elle s’est associée à Spareka, la start-up engagée dans la réparabilité, pour inviter ses 16 millions de clients à réparer eux-mêmes leurs appareils plutôt que d’en changer.

Le lancement de Reconomia.fr

En ce début de printemps, elle a porté sur les fonts baptismaux Reconomia.fr. À partir de ce constat observé. D’un côté, des artisans et TPE/PME qui ont un savoir-faire précieux, de l’autre des Français de plus en plus sensibilisés au reconditionnement pour diminuer leur impact sur la planète tout en faisant des économies. Reconomia.fr est la première plateforme de produits électroménagers reconditionnés par des artisans français. Concrètement, chaque semaine, les artisans partenaires viennent repérer en magasins les appareils de petit et gros électroménager disponibles - télévision, four, lave-vaisselle…- et choisissent ceux qu’ils estiment réparables ou dont ils souhaitent récupérer les pièces détachées. Une fois remis en état de marche, les produits sont proposés à la vente sur la plateforme Reconomia.fr, en moyenne 40 % en dessous du prix du neuf. Les appareils non repris par les artisans ou n’ayant pu être réparés suivent la filière classique du recyclage pilotée par les éco-organismes.

L'engagement de Monsieur Laurent

Dans le réseau territorial qui se densifie, on trouve en Moselle un espace partenaire de Reconomia.fr : l'enseigne Elec Troc, géré par celui que ses clients appellent Monsieur Laurent. Après avoir été durant quinze ans réparateur salarié pour de grands groupes d'électroménager, il a monté il y a quatre ans une affaire avec son épouse. Ce sont les milliers de produits, encore réparables, qu'il a vus partir en destruction pendant sa carrière qui l'ont décidé. «Désormais, je travaille de façon éco-responsable, ma volonté est de redonner vie à un maximum d'appareils.» Il espère pouvoir embaucher son premier collaborateur prochainement. En encourageant la réparation des produits électroménagers, Reconomia.fr contribue donc à la réduction de l’impact carbone de l’enseigne. La remise en état des appareils défectueux est assurée par des artisans, voisins des points de vente où les appareils sont collectés. À proximité des magasins-dépôts, le modèle recèle un deuxième impact positif, social cette fois.

Les savoir-faire localisés

En associant des réparateurs locaux à la démarche. Ces derniers voient leur activité facilitée. D’un côté, ils accèdent à un gisement de produits à reconditionner et de pièces détachées à un tarif compétitif. De l’autre, ils bénéficient d’une vitrine digitale qui favorise la vente des produits qu’ils ont réparés. Les premiers retours démontrent l’effet immédiat du modèle qui devrait essaimer dans les mois à venir. Soutenir l’économie locale, favoriser la création d’emploi, limiter le nombre de déchets : le triumvirat du dispositif.