EHPAD : Une adaptation nécessaire
En 2035 un Français sur trois aura plus de 60 ans, et en 2060 les personnes âgées de plus de 80 ans représenteront 10% de la population totale, contre 4,5% actuellement (Insee). Une évolution démographique qui pose la question de la prise en charge des personnes âgées dépendantes. KPMG qui vient de publier son observatoire annuel des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) a organisé en association avec la Fédération des Établissements Hospitaliers et d’Aide à la Personne (FEHAP) un débat avec les partenaires lorrains de l’environnement gérontologique, sur le quotidien en EHPAD, le 28 juin 2013 dernier, à l’Hôpital Robert Schuman de Metz. État des lieux.
En 30 ans, l’âge moyen d’entrée en maison de retraite a reculé de 5 ans, il y a 25 ans, il était de 80,2 ans, de 83,5 ans en 2007 pour s’élever aujourd’hui à 85,06 ans. Des statistiques qui laissent deviner une augmentation de la demande en matière de prise en charge des personnes âgées dépendantes. KPMG a publié son observatoire annuel des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD publics et non lucratifs), et s’est associé à la Fédération des Établissements Hospitaliers et d’Aide à la Personne (FEHAP- privés et non lucratifs), pour échanger avec les partenaires lorrains de l’environnement gérontologique sur le quotidien en EHPAD, le 28 juin 2013 dernier à l’Hôpital Robert Schuman de Metz.
Loin de l’objectif fixé
Taux de dépendance, activité des établissements, coûts de prise en charge, les ressources humaines, sont autant de données des comptes administratifs de l’exercice 2011, recueillies auprès de 323 établissements français et relevées par l’Observatoire. Ainsi on comptabilisait en 2007, 684 158 places en établissements d’hébergements pour personnes âgées, contre 674 782 places en 2003, soit une évolution de 1,4 %. «L’enjeu pour notre société ne réside pas tant dans l’augmentation de la capacité d’accueil des personnes âgées, mais dans l’adaptation des modes de prise en charge de ces dernières : développement des solutions de maintien à domicile, adaptation des EHPAD à l’augmentation de certaines pathologies…», souligne Loïc Ballet, associé KPMG. Le taux d’occupation moyen des EHPAD du panel est de 96 %. Le taux des nouvelles admissions s’élève à 27 % par an. Le niveau de dépendance des résidents en Ehpad a augmenté depuis 2009. Le coût net moyen d’un résident s’établit en moyenne à 89 euros par jour, et s’élève à 109 euros en Île-de-France. Un montant fortement impacté par le coût de l’immobilier, mais également par le patrimoine vieillissant des Ehpad du panel. «60 % des établissements de l’échantillon ont plus de 20 ans, ce qui a conduit un certain nombre d’entre eux à investir lourdement durant ces dix dernières années.» Le montant restant à la charge d’un résident s’élève à 1 857 euros par mois en moyenne, soit 61 euros par jour, 2 242 euros dans les établissements hors Île-de-France, soit en moyenne 26 % de plus que dans les autres régions. Quant au taux d’encadrement, 0,59 équivalent temps plein par lit occupé et 0,64 (ETP) pour un établissement accueillant des personnes âgées très dépendantes, il est encore loin de l’objectif du plan Solidarité grand âge, mis en oeuvre entre 2007 et 2012 et qui prévoyait d’atteindre une moyenne de 0,65 (ETP) par lit occupé. Concilier les traitements de pathologies de plus en plus multiples tout en conservant les dimensions sociales et relationnelles pour offrir la meilleure qualité de vie possible, telles sont les prescriptions figurantes sur la feuille de route de l’EHPAD.