Égalité femmes-hommes en Normandie : encore du chemin à parcourir

Inscrite dans la constitution, l’égalité entre les femmes et les hommes est un enjeu essentiel qui concerne une multitude d’acteurs : collectivités territoriales, entreprises... Bien que la Normandie soit particulièrement mobilisée sur ces questions (51,6 % de ses habitants sont des femmes), les inégalités persistent comme le montre une étude de l’Insee portant sur le sujet. Démographie, enseignement, conditions de vie, emploi, salaires… les résultats ont été dévoilés le 8 mars, lors de la journée internationale des droits des femmes. Premier constat : « Il n’y a pas de grosses différences entre les départements normands », introduit Bruno Mura, rapporteur de l’étude de l’Insee Normandie.

De la formation à l’emploi

On constate que les inégalités se creusent dès les parcours d’études. Les jeunes femmes sont plus présentes dans les séries littéraires, artistiques et des sciences économiques, mais peu présentes dans les domaines scientifiques et techniques. Elles ne représentent ainsi qu’un lycéen sur dix dans les spécialités des sciences de l’ingénieur ou du numérique.

Une fois dans la vie active, on les retrouve majoritairement dans les secteurs de la santé et de l’enseignement. Globalement, « Les cadres femmes sont encore minoritaires : 11, 5% contre 15 % d’hommes ». Les femmes, plus diplômées que les hommes (35 % de Normandes diplômées contre 28 % de Normands diplômés), connaissent moins le chômage. Pour un temps de travail similaire, le salaire des femmes est inférieur de 15 % à celui des hommes. Un écart qui s’explique par des postes et des secteurs d’activités moins rémunérateurs.

Fonder une famille a un impact sur la vie professionnelle des femmes. Entre 25 et 49 ans, les femmes sont 11 % à être en dehors de la vie active en Normandie contre 6 % des hommes. « Cette proportion atteint 22 % dès lors qu’elles ont trois enfants ou plus », constate l’Insee Normandie. Pour concilier travail et famille, elles sont plus nombreuses à privilégier un temps partiel. De plus, « Les femmes sont aussi plus souvent à la tête de familles monoparentales », atteste Bruno Mara. Dans la région, 34 % de ces mères solos vivent sous le seuil de pauvreté (contre 22% des hommes).

Lutter contre les inégalités

Face à ce constat, Frédérique Gibert-Benarros, la directrice régionale aux droits des femmes et à l’égalité poursuit les actions. « Emmanuel Macron a fait de la parité homme-femme une de ses grandes causes », atteste cette dernière. En ressort un plan interministériel 2023-2027 avec plusieurs axes d’améliorations économique, culturel, de santé... « Dès l’école, on doit se débarrasser de stéréotypes sur les filles et les garçons en leur transmettant une culture de l’égalité », explique la directrice de la DRDFE. Un label « égalité filles-garçons » pour les établissements du second degré est déployé sur 27 écoles normandes. D’ici, 2027, l’intégralité des établissements de la région et de France devrait être engagée dans cette démarche. « Nous allons également développer davantage d’outils comme l’index égalité professionnelle », conclut Frédérique Gibert-Benarros.

Pour Aletheia Press, Lucas Saleur