Edito L’opium du peuple…
Donnez-leur des jeux ! Depuis l’époque de la Rome antique (et bien avant d’ailleurs…), la formule n’a pas changé et fonctionne toujours aussi efficacement, faisant oublier les tourments et anesthésiant les masses populaires, qui de ce fait sont moins enclines à se révolter et à voir la réalité en face. Cependant des irréductibles persistent toujours à être réfractaires au changement et sont considérés par la majorité comme rétrogrades alors qu’ont lieu des événements sportifs majeurs. Merci l’Euro 2016 ! Depuis une quinzaine de jours tout semble être passé à la trappe ou du moins placé au rang secondaire. Les discussions du café des sports tiennent lieu de boussole politique, voire économique, au point même que certains proches des sphères du pouvoir espèrent un bon parcours de l’équipe nationale pour calmer les ardeurs du peuple… c’est tout dire. Du foot, du foot, matin, midi et soir. Les supporters des Bleus, gonflés à bloc autour de la bande à Deschamps comme un seul homme. Le sport, son esprit collectif, sa force incommensurable à repousser les limites des hommes, sa franche camaraderie solidaire pour atteindre le but ultime de la réussite, est devenu l’atout de tout bon manager. Un excellent moyen de galvaniser ses troupes, de redonner un peu de sens et de motiver l’effort de tous au point que cela est devenu une véritable addiction pour certains. Comme toute dépendance (légale ou non), les effets secondaires peuvent avoir de lourdes conséquences. Le dur retour à la réalité est loin d’être des plus réjouissant. L’Euro 2016 dure jusqu’à la mi-juillet : finale le 10 juillet pour ceux qui ne seraient au courant (ce qui est peu probable). Et après ? Il y aura le Tour de France et les Jeux Olympiques d’été pour continuer à vous maintenir sous influence. Des jeux qu’on vous dit…
emmanuel.varrier