Edito L’Olympe à prix d’or…
«L’essentiel, c’est de participer». La formule du rénovateur des Jeux olympiques en 1896, le baron Pierre de Coubertin, paraît bien désuète dans notre société contemporaine avançant au rythme de la performance. Le mot «amateur» a été retiré de la charte olympique en 1972. Jusqu’au début des années 80, les sportifs prenant part à l’événement le plus regardé au monde (près de 4 milliards de téléspectateurs en 2012) pouvaient être exclus des compétitions pour avoir touché de l’argent en pratiquant leur activité physique. La fontaine à dollars coule à flot tous les quatre ans. On a vu arriver aux JO les basketteurs américains de la NBA, les stars des circuits tennistiques et de golf, les cyclistes du Tour de France et autres footballeurs pros. Les yeux sont braqués sur Rio, sa plage de Copacabana, son Pain de Sucre, ses cariocas, sa capoeira et ses athlètes agiles, endurants et bodybuildés. Un médaillé d’or français percevra 50 000 euros pour une médaille d’or. Finalement peu à côté des 450 000 que gagnera pour le même métal un Azerbaïdjanais. La manne des sponsors et les droits télévisuels font grimper le jackpot. Les romantiques pourront toujours contempler les photos en noir et blanc de Jesse Owens ou d’Alain Mimoun. L’Olympe des temps modernes est devenu une lucrative vitrine commerciale. Paris pourrait en profiter en 2024. Le rêve a un prix : celui d’un budget prévisionnel de 6 milliards d’euros. Aucun JO d’été n’a été bénéficiaire depuis 1984. Un sacré défi.
laurent.siatka