Ecoval : du social adapté aux besoins
L’économie sociale et solidaire ! Un secteur mis en avant comme une bouffée d’oxygène pour les nombreux bénéficiaires en recherche d’insertion, mais un domaine où la concurrence est également bien présente. Face aux entreprises, pures et dures, de services à la personne et aux professionnels voyant dans ce secteur une manne de marché indéniable, les associations intermédiaires d’insertion par l’activité économique tentent de continuer à s’imposer à l’image d’Ecoval à Nancy.
Ménage. Entretien de locaux. Peinture. Tapisserie. Jardinage. Espaces verts. Rénovation. La palette d’offres de services est large, mais, même si l’association intermédiaire d’insertion Ecoval affiche les quelque trois mille salariés passés dans ses rangs depuis sa création en 1997, les temps sont durs. «La crise, aujourd’hui nous la ressentons. Impossible d’embaucher plus de personnes. Nous préférons recruter moins mais proposer plus d’heures de prestations », assure Isabelle Freudenberger de la structure nancéienne (présente également Neuves-Maisons). À l’année, la moyenne est d’environ deux cent cinquante personnes proposées et mises à disposition à titre onéreux aux particuliers, entreprises et collectivités. Des personnes en difficulté sociale accompagnées pendant dix-huit mois par l’association en travaillant sur leur projet professionnel «pour aboutir à un retour durable à l’emploi.» Un emploi durable, notamment dans les entreprises de services aujourd’hui présentes en masse dans la région.
Professionnels en ligne de mire
Avec l’émergence d’un véritable marché de l’économie sociale et solidaire, elles ont fleuri un peu partout s’affichant pour bon nombre d’associations comme des concurrents indéniables. «Elles peuvent être considérées comme des concurrentes, mais elles sont également un débouché possible pour les personnes que nous accompagnons.» Par son statut d’association, Ecoval met à disposition les personnes «mais nous n’avons pas de matériel». L’intérêt premier mis avant, au-delà des différentes déductions fiscales possibles (dont, notamment celui de – 50 % liés aux services à la personne, même si les choses sont en train de changer dans le secteur) et le fait qu’Ecoval ne soit pas assujettie à la TVA en sa qualité d’association à but non lucratif, est le fait de participer à l’émergence de cette économie sociale et solidaire de proximité. Si la grande majorité des clients d’Ecoval demeurent les particuliers (à 60 %), les entreprises et les collectivités sont également présentes, mais ce sont ces deux secteurs spécifiques que l’association entend booster (voir encadré). «Ce sont des cibles que nous souhaitons toucher plus fortement ! Certaines nous font déjà confiance.» Chaque année, plus de six cents clients font confiance aux services proposés par Ecoval dans l’agglomération nancéienne. Reste juste à faire tomber certains tabous encore trop fortement ancrés. Les mentalités changent mais cela prend du temps… beaucoup de temps.