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Ecoplage stoppe l’érosion en drainant l’eau de mer
Face à la fragilité de la dune et de la plage de Merlimont, entre Le Touquet et Berck-sur-Mer, la communauté de communes Mer et Terres d’Opale a opté pour le système Ecoplage, procédé de lutte contre l’érosion développé par une société de Loire-Atlantique.
«Beaucoup plus avancée vers la mer que d’autres communes de la Côte d’Opale, la plage de Merlimont est victime d’un phénomène d’érosion», explique le maire de la commune Jean-François Rapin, par ailleurs président de l’Association nationale des élus du littoral (ANEL). Pour rengraisser une partie de la plage, un système de drainage de l’eau mer, afin de retenir le sable, est en cours d’installation.
«Découvert il y a 30 ans au Danemark, ce procédé, explique le directeur du bureau d’études d’Ecoplage, Arnaud Ballay, est une méthode douce de protection du littoral reposant sur le principe du drainage naturel de l’eau de mer contenue dans le sable. Il consiste à poser des drains sous le sable, parallèles au trait de côte et reliés à une station de pompage.» Ce drainage assèche l’estran, dissipe l’énergie des vagues et évite le retrait des sédiments en suspension lors du reflux, favorisant ainsi le dépôt et la fixation du sable sur le haut de la plage. Celaparticipe activement au réengraissement naturel de la plage en évitant les rechargements, coûteux pour les collectivités et bien souvent inutiles.
Les drains sont enfouis dans le sable à deux mètres de profondeur.
A Merlimont, l’installation a été précédée par le retrait de cinq des six épis d’enrochements en place depuis une trentaine d’années. Le 23 avril, les premiers drains ont été enfouis à environ 2 mètres de profondeur sur 900 mètres linéaires. Ils seront reliés à la station située à proximité du poste de secours. Invisible et silencieux, ce système n’aura aucun impact négatif sur l’environnement et le paysage. En complément, des ganivelles vont être posées au pied de la dune pour la stabiliser. Financé à parts égales par la Communauté de communes et le FEDER, le montant des travaux avoisine 1,3 million d’euros.
Utiliser l’eau issue du drainage. Six autres systèmes du même type ont déjà été installés par Ecoplage sur les trois façades maritimes françaises − Manche, Atlantique et Méditerranée −, tandis qu’un autre est expérimenté sur l’une des plus belles plages naturelles de l’émirat de Dubaï, à côté de l’île artificielle en forme de palmier.
Parallèlement, la société développe un procédé encore plus innovant : Enerplage va permettre de valoriser l’eau de mer hautement filtrée par le système, notamment en produisant une très grande quantité d’eau douce via une unité de dessalement, mais également en produisant de la chaleur ou du froid utilisable pour les installations environnantes grâce à une pompe à chaleur. De quoi alimenter les douches de plage.